Jusqu'à présent, la présentation de ce chapitre a suivi un ordre chronologique facile à suivre vu le peu de types d'appareils étudiés et la standardisation
des effectifs des différentes unités les utilisant. Mais les choses vont maintenant se compliquer en raison de l'apparition d'une plus grande variété d'appareils
ainsi que de leur évolution au fil du temps. Nous avons donc choisi à partir de cette troisième partie du chapitre consacré aux unités de "chtourmoviks" et de
chasseurs-bombardiers, de traiter chaque modèle et ses versions classés
par contructeur, soit les MiG-21, -23, -27, puis les Su-17 et enfin les Su-25. Pour bien garder la
chronologie à l'esprit, il suffit de consulter l'ordre de bataille donné en lien plus bas. Les MiG-21
Nouveaux avions, nouveaux modèles didactiques! (730.APIB) © DR Le MiG-21PF (Izdelie ou Article 76) dont la production débuta à l'usine N°21 de Gorki (actuellement Nijni Novgorod) en 1961 était un intercepteur de seconde génération, succédant aux MiG-21F et F-13 "Fishbed-C." En tant que tel, son avionique comprenait, comme le MiG-21PFM étudié plus bas, une interface Lazour (Azur) qui recevait des commandes par datalink depuis les centres de contrôle au sol, indiquant au pilote les paramètres à suivre pour intercepter la cible. Le radar initial RP-9-21 fut ensuite remplacé par le radar d'interception RP-21 Sapfir-21. Au début, seul deux missiles air-air R-3S (AA-2A "Atoll") à guidage infrarouge pouvaient être employés. L'adaptaton du radar RP-21 ou le montage ultérieur du RP-21M - notamment sur des modèles d'exportation - a ensuite permis l'emport de missiles RS-2-US (AA-1 "Alkali"), utilisables de préférence aux R-3S par mauvais temps. Un réservoir PTB-490 certifié jusqu'à Mach 1.6 prenait habituellement place sous le ventre de l'appareil, mais il était possible d'y accrocher alternativement un PTB-800. En configuration chasseur-bombardier (le collimateur optique PKI-1 servait de viseur pour l'armement air-sol), il emportait bien entendu sous les ailes soit de classiques conteneurs lance-roquettes UB-16-57U (16 projectiles S-5M ou S-5K), soit des bombes de 50 à 500 kg ou encore deux roquettes S-24. Avec une vitesse de 2175 km/h à 12500 mètres et 1300 km/h au niveau de la mer, ses performances étaient comparables à celles du Su-7B. Plus léger - 5150 kg à vide contre 8370 kg - et plus petit - 7m15 d'envergure contre 9m31 - le MiG-21PF disposait logiquement d'un réacteur Toumanski R-11F2-300 moins puissant avec une poussée de 3950 kg à sec (contre 6300) et de 6120 kg avec la PC (contre 9200). Le "Fishbed-D" avait une verrière monobloc qui basculait vers l'avant comme sur les MiG-21F/F-13 ainsi qu'une dérive de corde réduite, mais un carénage abritant de l'avionique et un réservoir de 80 litres avait été ajouté dans le prolongement du cockpit. Fait peu connu mais avéré par de la documentation technique, le MiG-21PF pouvait aussi s'accomoder d'un conteneur ECM SPS-141 fixé au point d'attache ventral. Si les Su-7B/BM, puis les Su-17 emportaient également ce pod, sa forme différait d'un avion à l'autre en fonction de ses équipements. Ainsi, celui des MiG-21 ressemblait à un réservoir applati bardé d'une antenne de chaque côté. De plus, des lance-leurres ASO-2I contenant 64 leurres IR y étaient intégrés dans sa partie arrière. Ce conteneur ne pouvait être largué en vol. La gestion de celui-ci se faisait via un boîtier monté en haut de l'arceau du pare-brise. Le MiG-21PF a poursuivi son développement avec diverses modifications comme l'augmentation de la surface de la dérive. Mais la principale consistait à prélever de l'air du réacteur au niveau du sixième étage du compresseur afin de souffler les volets et ainsi réduire la vitesse d'atterrissage qui passait d'environ 290 à 250 km/h, donnant finalement naissance au MiG-21PFS ou Article 94. La lettre S faisait référence au système de "soufflage de la couche limite" (Sdouva Pogranitchnogo Sloya) (1) des volets, système que l'on retrouva ensuite sur toutes les autres versions du MiG-21. Le réacteur adapté à cette tâche prenait la désignation R-11F2S-300. Cependant, il fallut attendre l'évolution définitive du PFS pour que le système soit utilisé pour de bon. Le logement du parachute frein d'atterrissage plus grand et cruciforme était déplacé du dessous du fuselage vers la base de la dérive, formant un carénage pointu. Le parachute pouvait être sorti avant le toucher des roues, car il engendrait un couple cabreur lors de son déploiement, soit le contraire que depuis son ancien emplacement. Deux fusées SPRD-99 (> Lien) de 2500 kgp utilisables pendant 17 secondes étaient susceptibles d'être fixées sous le fuselage afin de réduire la course au décollage.A partir du vingtième lot de production, le MiG-21PFS changea de désignation pour devenir le MiG-21PFM. Le changement d'appellation semble être lié à l'adoption d'office du radar RP-21M et du système SPS. Le MiG-21PFM conservait le même numéro d'article que le MiG-21PFS - soit 94. Si les premiers MiG-21PFM pouvaient présenter certaines caractéristiques extérieures en partie semblables aux MiG-21PF/PFS, le modèle abouti se caractérisait par une dérive à large corde de dimensions semblables aux versions ultérieures du "Fishbed," ainsi que par une nouvelle verrière en deux parties avec un pare-brise fixe et la partie principale basculant sur le côté à droite. Ce changement avait été nécessaire afin de s'adapter aux caractéristiques du nouveau siège éjectable KM-1 qui autorisait l'éjection au sol à 130 km/h et en vol jusqu'à 1100 km/h. Certains MiG-21PF, PFS et PFM disposaient d'un point d'attache ventral dédié supplémentaire leur permettant d'emporter une nacelle canon GP-9 comprenant un bitube GCh-23L et ses 200 obus. Le missile air-sol Kh-66 ou AS-7 "Kerry" (> Lien) a été ajouté à la panoplie d'armement du MiG-21PFM à partir de 1968. D'un poids de 278 kg dont 51 d'explosifs, il avait une portée variant de 3 à10 km. Ce dernier était tiré lors d'un piqué à 30° et guidé par le radar en mode fixe, le pilote devant pointer la cible à l'aide du collimateur PKI-1 comme si il tirait au canon. Le Kh-66 était compatible avec le sytème d'armes du MiG-21PFM car ce dernier était capable de tirer des missiles RS-2-US dont le Kh-66 était dérivé (en fait, le Kh-66 ne pouvait être tiré que par des appareils pourvus du radar RP-21), les deux missiles utilisant le même principe de guidage en suivant l'onde fixe du radar. Les Su-7B/BM dépourvus de radar ne pouvaient tirer le Kh-66 par ailleurs peu précis et nécessitant une bonne visibilité. Mais le MiG-21PFM avait un autre atout dans son jeu : il s'agissait de la première version du MiG-21 capable de larguer des "armes spéciales" - moyennant ajout d'une petite cavité sous le ventre et modification du câblage électrique. Si de tels appareils ont été livrés à la Pologne, la Roumanie et la Tchécoslovaquie, il est raisonnable d'envisager qu'ils aient également servi au sein de la 16.VA avec le 730.APIB ou des unités de chasse ayant une mission nucléaire secondaire. Un bloc se composant de quatre interrupteurs commandant des relais était intégré au flanc droit du cockpit. De plus, un boîtier de sélection spécial était monté en haut de l'arceau du pare-brise (lire aussi "Les armes spéciales, partie 2"), là où était également fixé sur d'autres appareils celui du pod canon GP-9 quand celui-ci était monté, ou encore celui du pod SPS-141E, ce dernier pouvant facilement être condonfu avec le boîtier nucléaire en raison de sa forme identique. Une bombe nucléaire RN-28 (2) pouvait être fixée en point ventral, attachée à un pylone dédié BD3-66-21N presque identique au pylône nucléaire du MiG-23 donné en lien plus bas. Le mécanisme de verrouillage DZ-57D de la bombe dépassant au-dessus du pylone, l'avion porteur devait avoir été modifié afin que ce dernier puisse s'emboîter sous le fuselage. Le dernier type de MiG-21 pris en compte par le 730.APIB fut le MiG-21SM (Article 95M puis 15 pour des raisons de sécurité paranoïaques) "Fishbed-J" dont le premier vol remontait à 1967. La version d'exportation désignée Article 96F était le MiG-21MF. Le MiG-21SM resta en service au sein du régiment jusqu'au début des années quatre-ving. C'est en juillet 1980 que les premiers Su-17M provenant du 20.GvAPIB furent transférés au 730.APIB pour remplacer les MiG-21SM. Fort logiquement, cet appareil dérivé du MiG-21S (Article 95) "Fishbed-J" lui-même dérivé du MiG-21R (Article 94R puis 03) "Fishbed-H," dont il héritait d'une arête dorsale continue entre le cockpit et la dérive abritant un plus grand réservoir de carburant, bénéficiait de nombreuses améliorations. Son réacteur R13-300 avait une poussée de 4070 kg à sec et de 6490 kg avec la PC enclenchée à fond. Cette dernière était modulable et le décollage était généralement effectué avec la moitié de la PC afin d'économiser le carburant. Le radar RP-22S Sapfir-21 plus performant permettait d'utiliser de nouveaux missiles air-air. Il s'agissait du R-3R (AA-2B/D "Atoll") à guidage radar semi-actif ainsi que du R-13M (AA-2C "Atoll") à guidage IR. L'emploi de missiles R-3S restait d'actualité, tandis que des missiles IR R-60 (AA-8 "Aphid") furent adaptés plus tard - des R-60 furent observés par la USMLM pour la première fois à Zerbst sur des MiG-23M du 35.IAP en mars 1976. Le MiG-21SM disposait de quatre pylones alaires pour autant de missiles ou de bombes, ceux situés à l'extérieur pouvant également recevoir des réservoirs supplémentaires. La charge maximale était cependant limitée à 1300 kg. Outre les classiques conteneurs lance-roquettes UB-16-57U, le "Fishbed-J" pouvait tirer des roquettes S-8 depuis des pods UB-32A. Le MiG-21SM était la première version destinée aux VVS armée d'un canon GCh-23L encastré sous le ventre (3). L'installation d'un canon avait nécessité l'ajout de petites cloisons sous les entrées d'air auxiliaires du réacteur situées devant l'emplanture des ailes afin qu'elles ne s'ouvrent pas intempestivement lors des tirs. Avec le MiG-21SM, la perche nasale PVD-7 du tube pitot comprenait aussi les vannes indiquant les angles d'attaque et de dérapage utiles pour le système d'armes et la précision des tirs. Le pilote avait quant à lui une indication de l'angle d'attaque de son appareil via la vanne de la sonde DUA-3 montée du côté gauche du nez, installée sur tous les monoplaces depuis le MiG-21R. A l'instar des modèles étudiés ci-dessus, le "Fishbed-J" héritait d'un système de contrôle depuis le sol amélioré "Lazour-M." Le nouveau viseur gyro-stabilisé ASP-PFD-21 augmentait la précision des tirs mais était limité à 2,75G pour les visées canon. Outre l'emport possible d'un conteneur SPS-141 et de ses leurres IR, l'auto-protection de l'avion était assurée par un détecteur d'alerte radar SPO-10 Sirena-2. Le MiG-21SM jouissait également d'une capacité nucléaire. Lui aussi avait besoin d'une console de contrôle au-dessus de l'arceau du pare-brise. Elle était différente de celle du MiG-21PFM, mais semblable à celle qui équiperait plus tard les MiG-21SMT et bis, à quelques points de détail près (> Lien).
Le MiG-21SMT trouve ses origines dans le MiG-21MT (Article 96T - T pour Toplivo, carburant, puis aricle 96B) développé pour l'exportation. Basé sur une cellule de MiG-21M ou MF équipée d'un réacteur R13F-300 muni d'une nouvelle post-combustion avec un mode "secours" (poussée accrue), le MiG-21MT devait donner au "Fishbed" une autonomie accrue. A cette fin, trois réservoirs offrant une capcité totale de 900 litres étaient montés sur le dos de l'appareil, donnant ainsi naissance à un élargissement considérable de l'arête dorsale de l'appareil, non sans conséquences néfastes sur le comportement en vol. Seulement 15 MiG-21MT furent fabriqués par l'usine n°30 de Moscou mais aucun ne fut exporté. Ils servirent plutôt au sein des VVS, affectés d'abord au 234.GvIAP de Koubinka, et, selon un témoignage, équipant ensuite un escadron du 296.APIB avant de finir au 66.APIB à Vechtchevo (District Militaire de Leningrad). Cependant, le 296.APIB mettait essentiellement en oeuvre des MiG-21SMT qui asssuraient également une mission nucléaire. Le "Fishbed-K" était un MiG-21SM avec le gros dos du MT et un réacteur R13F-300. Il présentait donc les mêmes caractéristiques externes que le MiG-21MT. La capacité totale en carburant atteignait 3250 litres, augmentant par là même le rayon d'action de 200 à 250 km. Cependant, la plupart des autres paramètres comme le plafond ou le temps de montée étaient dégradés. Aussi, le volume des réservoirs dorsaux fut-il réduit à une capacité de 600 litres. Ce faisant, le carénage dorsal diminua également de volume. Ce dernier se terminait là où débutait celui du parachute de freinage (on retrouvera ensuite ce carénage sur le MiG-21bis). Sur 281 MiG-21SMT assemblés par l'usine de Gorki entre 1971 et 1973, seulement 156 avaient le gros dos (900 litres), la production basculant ensuite vers la version avec le petit dos (600 litres) qui garda la désignation de MiG-21SMT. Un autre régiment de chasse, le 35.IAP a été converti en unité de chasse-bombardement en 1982 (voir plus bas). Ainsi, entre 1982 et 1984, la 16.VA a compté huit APIB dans ses rangs au lieu de six. On peut s'interroger sur la raison de la transformation de deux régiments de chasse en unités de chasse-bombardement. Une partie de la réponse peut être énoncée en ce qui concerne le 296.APIB.
La mutation de ce régiment semble correspondre à l'apparition des missiles à moyenne portée nucléaires américains Pershing II en Europe. Le Premier bataillon du 41è Régiment d'artillerie de campagne (1st Battalion,
41st Field Artillery Regiment) subordonné à la 56è Brigade d'artillerie de campagne (56th Field Artillery Brigade) était stationné à Schwäbisch Gmünd (Mutlanger Heide) en Bade-Wurtemberg depuis septembre 1972.
Fin 1983, débuta le remplacement de ses missiles Pershing I par des Pershing II (le processus de décision visant au stationnement de missiles Pershing II en RFA et de missiles de croisière BGM-109G dans cinq pays de
l'OTAN remonte à 1979). Selon le témoignage d'un ancien officier du 296.APIB, ce site faisait partie des objectifs du régiment devant être traités avec des armes spéciales. La station radio de Dolsenhain construite
en 1974 située au NE de l'aérodrome supportait les régiments qui se sont succédés à Altenburg. Toujours selon le témoignage de cet officier, le faisceau de transmission principal de ce site était de 221°, soit le cap à
suivre pour arriver à proximité de Mutlanger Heide. Il est intéressant de noter que les "Fishbed-K" ont très rapidement cédé la place aux MiG-27 une fois le regiment transformé en APIB. Lorsque cette unité fit
mouvement vers Grossenhain en 1989 et rejoignit les effectifs de la 105.ADIB, les "euromissiles" avaient disparu suite aux accords INF (Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) signés à Washington le 8 décembre 1987.
Si les unités de MiG-21 ont encore conservé longtemps des UTI MiG-15 pour des tâches de servitude et d'entraînement, elles furent bien entendu toutes équipées des différentes variantes biplaces du "Fishbed."
Etant donné l'entrée en service tardive du MiG-21 au sein des 730. et 296.APIB, il est peu probable que ces untiés aient été équipées de la première version biplace du chasseur, désignée MiG-21U (Article 66)
"Mongol-A". Cette dernière avait la dérive à corde réduite et le parachute-frein sous le fuselage arrière. La motorisation était assurée par un réacteur R11F-300. La production de cette première variante
biplace débuta à l'usine n°31 de Tbilissi en 1962. La version suivante, toujours désignée MiG-21U (Article 66-400) était appelée "Mongol-B" en occident en raison de son apparence différente. Elle se distinguait
en effet par sa dérive à large corde et la relocalisation du parachute-frein à la base de cette dernière, comme sur les MiG-21PFS et PFM. En 1966, ce fut au tour du MiG-21US (Article 68) "Mongol-B" d'entrer en scène.
Comme dans le cas du MiG-21PFS, la lettre S indiquait l'installation du dispositif de soufflage de la couche limite sur les volets, le réacteur devenant ici aussi un R-11F2S-300. Outre cette différence qui ne saute
pas aux yeux, un petit détail externe permettait de le distinguer de l'Article 66-400 : le rétroviseur rétractable monté au-dessus du cockpit arrière. Deux modifications du siège éjectable KM-1 faisaient également partie
des nouveaux équipements. La variante ultime de la version biplace du MiG-21, désignée MiG-21UM (Article 69) "Mongol-B" est entrée en production à Tbilissi en 1971. Ce modèle, qui lui a été
formellement identifié au sein des escadrons d'attaque au sol de la 16.VA, se caractérisait notamment par l'adoption du réacteur R13-300. Deux caractéristiques externes permettaient de le distinguer de ses congénères :
l'antenne de la radio VHF R-802 (comme sur le MiG-21PFM) et la sonde DUA-3 de l'indicateur d'angle d'attaque (ici du pilote et de son élève) montée du côté gauche du nez comme sur les monoplaces. Les différentes versions
biplaces n'avaient que deux pylônes alaires et un point d'attache ventral. Dépourvus de canon interne et ne pouvant emporter le pod canon GP-9, les biplaces pouvaient cependant recevoir un conteneur plus petit de forme
arrondie plaqué sous le fuselage qui abritait une mitrailleuse Afanas'yev de 12.7 mmm et ses 60 projectiles.
Les MiG-23Comme déjà mentionné plus haut, le 35.IAP de Zerbst a été transformé en unité d'attaque au sol en 1982, devenant ainsi le 35.APIB. Cette conversion sera de courte durée, puisque le régiment réintégrera la chasse en 1989 alors qu'il avait été rééquipé avec des MiG-29. En 1982, la monture du 35.APIB était le MiG-23M (Article 23-11M puis 2M) "Flogger-B." Il succédait au MiG-23S (Article 23-11) "Flogger-A" qui fut la première version du MiG-23 produite en série. Les MiG-23MS et MF étaient des versions d'exportation du MiG-23M. Doté d'une aile à géométrie variable, le "Flogger-B" a été produit par l'usine "Znamya Trouda" (bannière du travail) de Moscou entre 1972 et 1978 à raison d'environ 1300 exemplaires, appareils d'exportation compris. Sa propulsion était assurée par un réacteur Khatchatourov R29-300 de 8300 kgp à sec et jusqu'à 12500 kgp avec la post-combustion modulable. Son puissant radar Sapfir-23 (RP-23 puis Sapfir-23D et enfin Sapfir-23D-III) fut une avancée importante lors de sa mise en service. Par ailleurs, un capteur passif IR TP-23 était monté sous le nez (voir > Les capteurs IR des "Flogger-G"). La protection contre les radars adverses était assurée par un détecteur d'alerte radar SPO-10 Sirena. En tant que chasseur, outre son canon ventral GCh-23L, le MiG-23M pouvait tirer en plus de missiles R-13M et R-3S, des R-23R à guidage radar et R-23T à guidage IR à moyenne portée fixés sous les deux pylônes attachés sous la partie fixe de l'aile, ainsi que des R-60 à courte portée attachés à des lanceurs simples ou doubles fixés aux deux pylônes situés sous le fuselage au niveau des entrées d'air. Un pylône central sous le fuselage permettait d'emporter un réservoir de carburant. Les avions équipés d'une aile dite de type 3 pouvaient, en plus d'un réservoir PTB-800 sous le fuselage, recevoir deux autres réservoirs similaires attachés sous la partie mobile de l'aile calée à la flèche minimale de 16°. Les pylônes de ces derniers ne pouvant pas pivoter avec l'aile, ils étaient largués avec les réservoirs grâce à des boulons explosifs en cas de nécessité. L'armement air-sol comprenait des missiles Kh-23 ou AS-7 "Kerry" (un sous chaque aile) qui nécessitaient l'emport d'un conteneur de guidage Del'ta-NG monté sous le fuselage (photo d'un MiG-27D avec ce pod > Lien). Jusqu'à quatre conteneurs lance-roquettes UB-16-57U, UB-32A ou B-8M1 ou encore des roquettes S-24 pouvaient occuper les quatre pylônes disponibles ainsi que des bombes pour un maximum de 2000 kg. Le MiG-23M était également susceptible d'être employé comme vecteur nucléaire. Tel était le cas déjà au sein du 35.IAP : lire à ce sujet le quatrième paragraphe de la 3è partie du chapitre consacré aux armes speciales > Lien. De la même manière que les Su-7 et les Su-17, la bombe de type RN-40 d'une puissance de 30kt était attachée sous le fuselage du côté gauche à un pylône dédié BD3-66-23N (> Lien) fort semblable à celui des MiG-21 nucléaires. Les MiG-23M du régiment ont quitté la RDA en août 1989, rejoignant la base de stockage située à Step' en Sibérie orientale via Damgarten, Starokonstantinov (Ukraine), Kotel'nikovo, Totskoye, Koustanaï (maintenant Kostanaï - Kazakhstan), Kamen'-na-Obi et Kansk. Le même mois 15 MiG-29 du modèle 9-12 de la 7è série avec des quilles caudales quittaient le 968.IAP d'Altenburg pour Zerbst. Environ 15 autres modèles 9-12 des 10è et 12è séries provenant du 91.IIAP de Lipetsk rejoignirent également les rangs du régiment. D'autes MiG-29 du modèle 9-13 venant du 73.GvIAP de Köthen furent également pris en compte par le régiment redevenu unité de chasse (> Photos). Si la distribution des avions ressemble à un jeu de chaises musicales, il en fut de même pour les pilotes, provoquant le mécontentement chez certains. Ceux des MiG-23M du 35.APIB n'eurent en effet pas l'occasion de se transformer sur MiG-29, d'autres prenant leur place. En 1985, le 53.GvIAP basé à Siauliai en Lituanie avait troqué ses MiG-23M au profit de MiG-29. En 1989, l'unité destinée à devenir un régiment de chasse-bombardement devait abandonner ses "Fulcrum" pour des "Flogger." Aussi, fut-il décidé dans des cironstances controversées selon différents témoignages, d'échanger les pilotes plutôt que de les réentraîner. C'est ainsi qu'une cinquantaine de pilotes du 53.GvIAP, en instance de devenir le 53.GvAPIB, partirent pour le 35.IAP à Zerbst mais sans leurs avions transférés ailleurs... Quant aux pilotes de Zerbst, ils furent envoyés en train à Siauliai - avant de rejoindre Lipetsk pour effectuer leur conversion sur MiG-27K ! Alors que le 35.APIB a sans doute encore utilisé l'un ou l'autre UTI MiG-15, il avait bien entendu dans ses rangs quelques MiG-23UB "Flogger-C" (Article 23-51 puis 2U) biplaces. Ce modèle utilisait le réacteur du MiG-23S dans une version plus puissante désignée R-27F2M-300 de 9700 kgp à sec et 10000 avec PC. Le tir de missiles à guidage IR R-3S et R-13M était possible. Néanmoins, le radar RP-22S des premiers modèles étant peu fiable, il ne fut plus monté et remplacé par un contrepoids. Cet appareil disposait du canon ventral et du même nombre de pylônes d'armement que la version monoplace. Son aile était de type 3 (à partir de 1971) lui permettant aussi d'emporter des réservoirs supplémentaires. Capables de tirer des missiles Kh-23, les biplaces ne devaient cependant pas emporter de conteneur Del'ta. Ce système était en effet monté en interne et on le reconnaissait au carénage pointu situé sous le bord d'attaque de la partie fixe de l'aile droite (> Photo). L'avionique du MiG-23UB comprenait également le détecteur d'alerte radar SPO-10. notes
(1) Les LSK/LV ont reçu leurs premiers MiG-21PF équipés d'un radar RP-21 à partir de novembre 1964. Les suivants provenant de lots de
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