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Des "Hip" de seconde génération

Mi-8MT Mi-8MT Les premières études destinées à améliorer la cellule du Mi-8 débutèrent déjà en 1964. Outre l'augmentation de la capacité d'emport, il s'agissait également d'améliorer les performances à haute altitude. Mais en raison du développement d'autres machines telles que le Mi-14 amphibie ou le Mi-24, ce n'est que le 17 août 1975 que le prototype du Mi-8 amélioré effectua son premier vol. Le besoin d'une telle machine était alors aigu, car les Mi-4 dont les performances à haute altitude étaient supérieures à celles des Mi-8T étaient en cours de retrait. Cette nouvelle machine initialement désignée Mi-8M, puis Mi-8MT (MT pour Modernizerovanniy Transportniy - Transport Modernisé) "Hip-H" jouissait de performances supérieures qui reposaient sur de nouvelles turbines Isotov TV3-117MT (1) de 1900 cv associées au montage du réducteur VR-14 du Mi-14 avec une chaîne de transmission renforcée.

Mi-8MT Mi-8MT Parmi les changements externes les plus notables engendrés par cette opération, il fallait noter le passage du rotor anticouple sur le côté bâbord (gauche), ce dernier devenant "tracteur" au lieu de "pousseur," ce qui apportait un meilleur contrôle en lacet. Les carénages de turbine du Mi-8M étaient plus courts et un groupe auxiliaire Ivchenko AI-9V destiné au démarrage des turbines était logé perpendiculairement derrière le rotor principal (entrée d'air à droite et échappement à gauche). Quant aux entrées d'air des turbines, elles étaient - la plupart du temps - protégées par des filtres PZU (Pylezachtchitnoe Oustroystvo - Dispositif de protection contre les poussières) de forme semi-cylindrique. Les Mi-8 de deuxième génération étaient et sont toujours couramment appelés à tort Mi-17 en occident, cette dénomination se rapportant en réalité au modèle d'exportation. La production en série du Mi-8MT débuta à l'usine de Kazan' en 1977. A l'instar des Mi-8T, les Mi-8MT pouvaient être équipés de réservoirs standards ou de plus grande capacité tels que mentionnés dans la première partie de ce chapitre - ces derniers ne furent cependant jamais observés sur les Mi-8MT basés en RDA. Les réservoirs étaient protégés contre une explosion éventuelle par injection de gaz inertes. D'autre part, la possibilité d'emporter des réservoirs supplémentaires en soute était bien entendu conservée, de même qu'un aménagement avec des civières restait d'actualité.

Mi-8MT Mi-8MT Un treuil LPG-150 était fixé au-dessus de la porte d'accès latérale à gauche. Ces appareils étaient munis de points d'ancrage de fuselage renforcés leur permettant de supporter deux bâtis d'armement latéraux à râteliers triples. Ils étaient ainsi aptes à emporter six paniers lance-roquettes UB-32A-24 (32 roquettes S-5 de 57mm) ou seulement quatre conteneurs B-8V20 (20 roquettes S-8 de 80mm), ou un assortiment de bombes ZAB ou OFAB. Plus rarement, les Mi-8MT étaient susceptibles d'être armés avec des conteneurs à affût double UPK-23-250 avec un canon GCh-23L de 23 mm approvisionné à 250 coups, ou encore des conteneurs GUV (Gondola Universal'naya Vertoletnaya - conteneur universel pour hélicoptères - 9-A-669) configurables en deux versions. Le GUV-8700 était prévu pour une mitrailleuse quadritube YaKB-12,7 (9-A-624) de 12,7 mm et deux mitrailleuses GChG-7,62 (9-A-622) de 7,62 mm, tandis que le GUV-1 était configuré avec un lance-grenades automatique de 30 mm AGS-17 Plamya (Flamme). La dépose de mines faisait également partie des missions que devaient remplir les Mi-8MT qui utilisaient pour cela les systèmes VSM-1 ou VMR-2, tels qu'abordés dans la seconde partie de ce chapitre.

Mi-8MT Mi-8MT Le conflit en Afghanistan fit passer la production du Mi-8MT au premier plan au milieu des années 80. Comme expliqué dans la première partie de ce chapitre, les Mi-8T et MT reçurent des armements supplémentaires durant cette guerre. Outre la mitrailleuse de nez PKT optionnelle, deux à quatre autres Kalachnikov PKT pouvaient se fixer sur la partie supérieure des pylônes d'armement. Des mitrailleuses lourdes NSV-12,7 Outes (Falaise) d'un calibre de 12,7mm ou encore des lance-grenades de 30mm ASG-17, pouvaient aussi prendre place en sabord au niveau de la porte d'entrée latérale ou des portes de soute arrière - la trappe de la porte de soute droite du Mi-8MT était plus grande que celle du Mi-8T. Toutefois, ces armements ne furent jamais observés en RDA. Par contre, les filtres d'entrée d'air PZU développés pour l'Afghanistan furent introduits de manière standard. De même, les lance-leurres ASO-2V-02 seront également adoptés. Il étaient attachés sous la poutre de queue par des sangles métalliques à raison de quatre modules (deux pointés vers la gauche et deux autres pointés vers la droite) pouvant tirer chacun 32 cartouches au magnésium d'un calibre de 26mm.

Mi-8MTV-2 Lipa Durant la seconde moitié des années 80, apparu une nouvelle version du "Hip-H" désignée Mi-8MTV (MTV pour Modernizerovanniy Transportniy Visotniy - Transport, Modernisé, Haute Altitude). Les nouvelles turbines TV3-117VM de 2000 cv assurant la motorisation de cette version du Mi-8 lui permettaient de décoller et d'atterrir jusqu'à 4000 mètres d'altitude, tandis que le vol en palier était possible jusque 6000 mètres. La puissance maximale de 2200 cv ne pouvait être utilisée qu'en cas d'arrêt d'une turbine. La production du Mi-8MTV (Mi-17-1V à l'export) commença à Kazan' en 1988, tandis que l'usine d'Oulan-Oude lança la production en 1991 avec la désignation Mi-8AMT (Mi-171 à l'export). Cette nouvelle déclinaison du Mi-8 reposait sur l'expérience du conflit Afghan.

Mi-8MTV-2 Mi-8MTV-2 Ainsi, dans leur version militaire désignée Mi-8MTV-2 (la version civile équivalente portait la désignation de Mi-8MTV-1) ces "Hip-H" étaient équipés d'un poste de pilotage comprenant un blindage interne et externe sous forme de plaques latérales démontables (2). La résistance globale aux dommages de cette version du "Hip" était supérieure, les organes vitaux comme la transmission anticouple étant mieux protégés, tandis que les réservoirs étaient désormais auto-obturants. La survivabilité de cet appareil fut encore accrue grâce au montage d'un brouilleur IR SOEP-V1A Lipa, qui prenait place sur une assise située derrière le rotor, là où naissait la poutre de queue - cependant, le brouilleur n'était pas systématiquement fixé en temps de paix. On notera à ce propos que les Mi-8MT basés en RDA disposaient tous d'une assise un peu différente au même endroit, mais que le Lipa n'y était jamais monté. A l'instar des Mi-8MT, les modèles MTV-2 étaient équipés d'un système de détection "ami-ennemi" SRO-1P "Parol," reconnaissable à ses deux petites antennes triangulaires situées sous le nez et la queue.

ASO-2V Mi-8MTV-2 Les lance-leurres ASO-2V étaient soit attachés sous la poutre de queue, soit logés à l'intérieur de deux carénages aérodynamiques inclinés vers l'avant situés de part et d'autre des flancs du fuselage (3 modules par carénage), pour les machines issues de lots de production ultérieurs. On notera que ces modifications adoptées sur les Mi-8MTV-2 de série furent auparavant montées en rattrapage à des degrés divers sur les versions précédentes du Mi-8 opérant en Afghanistan. Les machines basées en RDA n'emportaient ni le radar météo optionnel "Kontour," ni la mitrailleuse nasale. D'autre part, tous les Mi-8M qui ont pu être observés en Allemagne de l'Est étaient équipés de tuyères d'échappement obliques, ce qui empêchait le montage éventuel de dilueurs des gaz EVU. L'usage de roquettes air-sol S-24 et de missiles air-air R-60 a été testé sur au moins un Mi-8MTV-2 en Afghanistan (> Photo), mais ces types d'armements n'ont pas été observés non plus en RDA. Comme l'emport de conteneurs lance-roquettes B-8V20 était limité à quatre exemplaires pour ne pas dégrader les qualités de vol, le troisième pylône d'armement de certains Mi-8MTV-2 stationnés en Allemagne avait été démonté.

Mi-8MTV-2 Mi-8MTV-2 Les Mi-8MT auraient été introduits au sein du GFSA en 1977 à Stendal - d'autres sources mentionnent l'année 1983. Lorsque l'heure du retrait des forces russes du Groupe des Forces Ouest a sonné, les deux versions du Mi-8M de seconde génération étaient loin d'avoir complètement remplacés les Mi-8T et TV de première génération. Le 239.OGVP fait un peu figure d'exception, car ses derniers Mi-8T quittèrent l'unité à l'automne 1990, ceux-ci étant remplacés par un contingent mixte de Mi-8MT et MTV-2.

Mi-8MTV-2 Quelques Mi-8MTV-2 du premier escadron du 487.OVP BU de Werneuchen arboraient un oiseau au-dessus de la porte d'accès latérale. © H.Mambour

A few Mi-8MTV-2 of the first squadron from the 487.OVP BU based at Werneuchen had a bird painted above the lateral access door. © H.Mambour
Mais en 1989, la situation économique imposa au Ministère de la Défense soviétique la décision d'arrêter les livraisons de Mi-8MTV au moins aux régiments stationnées en Allemagne (3). La plupart des unités de l'Armeiskaya Aviatsiya du GFSA puis du GFO, affichaient ainsi des effectifs mixtes en "Hip" de seconde et première génération dont des machines dépassées comme les Mi-8TV qui étaient encore en ligne en 1990. Au gré du retrait progressif des escadrons et des régiments d'hélicoptères, les meilleures machines furent souvent redistribuées aux unités encore présentes en Allemagne pour quelques mois. Un exemple évident était le 113.OSAE de Sperenberg dont tous les Mi-8T furent remplacés par des Mi-8MTV-2 issus d'autres escadrons. Ces appareils étant dévolus au transport d'officiers, leurs plaques de blindage externes et les râteliers d'armement furent même démontés pour gagner en performances.

439.OVP BU De nombreux hélicoptères du 439.OVP BU de Parchim arboraient cet emblème sur le côté gauche du nez au début des années 90.

Numerous helicopters of the 439.OVP BU based at Parchim had this badge painted on the left side of their nose during the early nineties.
440.OVP BU La plupart des hélicoptères du 440.OVP BU de Stendal étaient décorés de ce badge sur le nez à gauche au début des années 90. Il représentait les armes de la ville de Stendal, flanquées du drapeau des VVS et du drapeau soviétique. Ce dernier fut remplacé par le drapeau russe après la chute de l'URSS.

During the early nineties, most of the helicopters of the 440.OVP BU from Stendal had this squadron badge painted on the left side of their nose. It represented the Coat of Arms of Stendal town together with the VVS and the Soviet flags. The latter was replaced by a Russian flag after the collapse of USSR.
notes

(1) Les Mi-8M, Mi-14 et Mi-24 étaient motorisés par des versions différentes de la turbine TV3-117.
(2) En RDA, on reconnaissait aisément les Mi-8MTV-2 grâce aux plaques de blindage externes. Il existait toutefois un autre moyen de distinguer un Mi-8MT d'un Mi-8MTV-2 en examinant les antennes situées au-dessus de la poutre de queue : les Mi-8MT disposaient d'une antenne fine et d'une antenne lame, tandis que les Mi-8MTV-2 étaient équipés de deux antennes lame. Jusqu'à preuve du contraire, aucune exception n'a jamais été observée au sein du GFSA.
(3) Information basée sur l'article de Stefan Büttner intitulé "Beginning of the end" publié dans le numéro de novembre 2009 du magazine "Aircraft."


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