3.4 Reconnaissance et Guerre Electronique

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Les carnets de vol que nous avons étudié ont été imprimés par la Maison d'édition militaire du Ministère de la défense de l'URSS en 1951. Le carnet de Berezine étant le plus complet, c'est ce dernier que nous allons détailler précisément. La Section I intitulée "Données générales" du carnet de vol ne comprend qu'une seule page. Elle reprend le grade et la fonction du titulaire, son nom et son année de naissance, son niveau d'éducation, son diplôme militaire ainsi que la date d'obtention de celui-ci et finalement sa date d'incorporation dans les VVS. Ensuite, les types d'appareils, le nombre d'heures de vol et le nombre de vols par modèle d'avion ont été reportés mais seuls les avions de la période de guerre et d'avant-guerre sont mentionnés dans cette section. Malheureusement tous les NPC qui figuraient dans l'ancien carnet d'avant 1951 ont disparu avec lui et le premier NPC que l'on retrouve est celui de l'unité dans laquelle le navigateur était actif lors de l'inauguration de son nouveau carnet.

Ainsi, les deux carnets étudiés sont signés avec le NPC 42004 à partir de la Section I. La Section II reprend les données globales annuellement. On y retrouve d'abord des informations provenant des anciens carnets de vol, à savoir cette fois-ci les mêmes que dans la Section I ainsi que celles concernant les années suivantes, mais classées par année (de 1941 à 1956 pour Berezine et de 1939 à 1954 pour Matiounine). Pour chaque année, le décompte est signé par le chef d'état-major de l'unité qui indique le NPC et tamponne avec le sceau officiel de l'unité sur lequel est gravé le NPC. Résultat, les données concernant les unités avec lesquelles volaient les navigateurs avant 1951, ne sont pas validées avec le NPC correspondant, mais encore avec celui de l'unité avec laquelle ils étaient actifs à partir de janvier 1952 pour Berezine et novembre 1951 pour Matiounine, donc encore le NPC 42004.

Seules les sections I et II du carnet de vol de Matiounine sont accessibles. La dernière page disponible de son carnet s'arrête à 1954 (alors qu'il est resté au 931.OKRAP jusqu'en novembre 1955) - avant le changement de NPC fin 1955 - et par conséquent et fort logiquement on ne retrouve que le NPC 42004 dans les pages disponibles de son carnet, soit forcément le NPC du 931.OKRAP. Tout aussi logiquement, il devrait en être de même pour le carnet de Berezine, à ceci près que ce dernier est plus complet et que la dernière page de la Section II de son carnet se termine en 1956 quelques mois avant son départ de l'unité en avril 1957. Le carnet de Berezine est donc lui aussi estampillé du sceau du NPC 42004, puis 82377 à partir de 1956. Cependant, le NPC 68083 est également présent dans le carnet de ce dernier pour les années 1954 et 1955. De plus, le lieutenant-colonel qui signe la Section III du carnet en 1954 indique encore manuellement le NPC 42004 tandis que le cachet est celui du 68083. En 1955, c'est uniquement le NPC 68083 qui apparaît. Or, ce dernier correspond à une unité terrestre, en l'occurence le Camp d'entraînement combiné d'artillerie d'Altengrabow. Pourquoi diable ce numéro d'une unité terrestre figure-t-il dans le carnet de vol d'un aviateur qui a continué d'effectuer ses missions en vol comme d'habitude ? Si cette contradiction nous a longtemps posé problème, un nouveau contact en Russie nous a permis de comprendre cette "logique" qui est détaillée dans la page suivante de cet article.
Le carnet de Berezine ne mentionne que deux types d'appareils pour la période qui cours de l'après-guerre jusqu'à son arrivée en RDA : A-20J et Po-2. Celui de Matiounine, Il-2 et Po-2. Les choses changent avec la période de présence en RDA qui correspond avec l'inauguration des nouveaux carnets de vol.

Le boîtier photo AFA-3 d'un Il-2KR. On distingue bien la radio RSB-3bis.

The AFA-3 camera of an Il-2KR. The RSB-3bis radio is easily distinguishable. Berezine volera maintenant sur A-20G, Po-2, Tu-6 et finalement Il-28. Par contre, Matiounine affecté au 931.OKRAP pendant la même période continue de voler sur Il-2, Po-2 et finalement Yak-11. Etant donné la nature du régiment, les Chtourmovik devaient être des modèles Il-2KR comme pendant la guerre, capables d'emporter des appareils photo AFA-I ou AFA-3. Un boîtier AFA-3 était parfois monté à la place de la mitrailleuse de défense. A l'origine, un seul boîtier trouvait sa place sous le fuselage, derrière le bord de fuite de l'aile, décalé à droite. Mais cela s'avéra insuffisant et plusieurs appareils photo furent souvent disposés de telle manière à pouvoir couvrir une plus grande superficie. De plus, des Il-2 standards étaient susceptibles de recevoir les mêmes appareils (voir schéma d'implantation possible sur ce > Lien). Un émetteur RSB-3bis plus puissant était logé derrière le pilote - on reconnaissait l'Il-2KR surtout au mât d'antenne monté au-dessus du pare-brise avant.

Section II du carnet de vol de Berezine : les avions classés par année
41	42	43	44	45	46	47	48	49	50	51	52	53	54	55	56
R-5	SB	SB	SB	A-20J	A-20J	A-20	A-20	A-20	A-20	A-20	A-20G	Tu-6	Tu-6	Il-28	Il-28
TB-3			A-20	Po-2	Po-2	Po-2		Po-2			Po-2	Po-2	Il-28	Li-2
													Po-2	Po-2

> Les types d'appareils sont notés exactement tels qu'il apparaissent dans les carnets de vol.

Section II du carnet de vol de Matiounine : les avions classés par année
39	40	41	42	43	44	45	46	47	48	49	50	51	52	53	54
Po-2	Po-2	SB	Po-2	Po-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Il-2	Yak-11
R-5	R-5	Yak-4		Su-2			Po-2	Po-2	Po-2	Po-2	Po-2	Po-2	Po-2	Po-2
TB-3	SB

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