Le rapport de la Mission Militaire de Liaison américaine - USMLM (voir > liens) pour 1988
soulignait une augmentation du nombre des missions d'entraînement d'attaque au sol et des vols à basse altitude au-dessus des
champs de tir de Retzow et de Wittstock. Si les capacités air-sol du MiG-29 ont souvent été décriées par la presse
spécialisée occidentale, les observateurs de la USMLM présents eux sur le terrain ne semblaient pas de cet avis : "A chaque occasion,
le "Fulcrum" est apparu comme une plateforme d'attaque au sol extrêmement capable." Certains régiments mettaient d'ailleurs
en ligne une poignée d'appareils auxquels avaient été ajouté des teintes de camouflage
vertes. Le 773.IAP de Damgarten, possédait même quelques MiG-29 porteurs d’un camouflage tactique de type “wrap around”
constitué de deux
curieux tons de vert. Une rumeur non vérifiée fait état de la présence d'une machine couleur sable qui était affectée
au 73.GvIAP de Köthen.
Attribuée à précisément 247
régiments, 53 divisions et 14 corps d'aviation pour leur participation glorieuse aux combats de la Grande Guerre patriotique (un néologisme inventé par la
propagande stalinienne pour désigner la Deuxième Guerre mondiale et destiné à galvaniser combattants et civils soviétiques), cette
distinction consacrait l’appartenance à une véritable aristocratie militaire rouge qui entraîne encore aujourd’hui dans les
armées russe, biélorusse et ukrainienne, le respect d’une série de traditions et de prérogatives bien spécifiques.
C’est ainsi que les officiers d’une unité de la garde sont autorisés à en faire mention après l’énoncé de
leur grade devenant ainsi : colonel de la garde ou encore lieutenant de la garde, tandis que l'appartenance à ce
corps d’élite s'affiche sur la plupart des appareils (et même parfois véhicules) des régiments concernés par le port de son
emblème : une étoile rouge surmontée du drapeau de la garde et couronnée de palmes ornées des lettres cyrilliques C.C.C.P. -
acronyme de la désormais défunte Fédération des Républiques Socialistes Soviétiques (2).
Enfin, il convient de signaler que les 33 et 787.IAP portaient sur leur drapeau la mention "PVO"
(Protivovozdouchnaya Oborona - Défense anti-aérienne).
Il s'agissait d'un héritage de la guerre - ces unités étaient alors désignées 33 et 787.IAP PVO -
et non pas de la qualification d'une spécialisation des régiments concernés.
Selon les archives disponibles, deux autres unités de la 16.VA devaient porter la même
appellation : les 35 et 833.IAP. Toutefois, si les drapeaux des deux premières unités citées ont pu être observés (voir >
Traditions), nous ne disposons pas de preuve formelle en ce qui concerne ces deux derniers régiments.
(1) La transcription en lettres latines de mots russes écrits en alphabet
cyrillique oblige souvent à les adapter à une
prononciation française qui diffère de la graphie internationale couramment adoptée par les ouvrages de référence
(encyclopédies, atlas, dictionnaires etc.). C’est encore plus vrai pour les mots du vocabulaire aéronautique que d’aucuns,
par facilité ou ignorance, s’évertuent à transcrire à l’anglaise - Sukhoi pour Soukhoï, Ilyushin pour Iliouchine etc. -
au risque de les rendre imprononçables ou de prêter à confusion. Acceptons toutefois par convention d’écrire Su-17 plutôt
que Sou-17, MiG-29UB que MiG-29OuB mais préférons Kalinine à Kalinin, Tchortkov à Chortkov ou encore Chtourmovik plutôt que
Shturmovik. Nous sommes francophones que diable! (2)
Les lettres cyrilliques C.C.C.P. se traduisent en alphabet latin
par S.S.S.R., soit Soyouz Sovtchikh Sotsialistchechikh Respoublik, ce qui se traduit en français par : Union des Républiques
Socialistes Soviétiques ou en abrégé U.R.S.S.