Les unités de chasseurs-bombardiers ont connu de nombreux bouleversements à partir du milieu des années soixante-dix et surtout au cours des années quatre-vingt.
"Outkonos"Les premiers MiG-27 "Flogger-D" furent identifiés à Finsterwalde au printemps 1975, où ils devaient, à terme, remplacer les Su-7BM "Fitter-A" du 559.IBAP. A cette époque, le 722.IBAP de Smouravevo - qui avait auparavant tâté des MiG-23B et BN - devint le premier régiment équipé de MiG-27 et il commençait à peine à apprivoiser le nouveau jet qui posait de nombreux problèmes de jeunesse. Un an plus tard, c'était au tour du 19.GvIBAP de rééquiper son premier escadron avec des MiG-27 "sans suffixe," les deux autres escadrons initiant leur conversion sur "Flogger-D" lors de l'été 1977. Le 296.APIB a quant à lui reçu ses premiers MiG-27 fin 1983, soit une douzaine d'exemplaires provenant du 19.GvAPIB qui entamait alors le passage de ses second et troisième escadrons sur MiG-27D. On notera que le compte-rendu de la USMLM pour 1984 mentionnait la prise en compte à Altenburg de "Flogger-D" et de "Flogger D/J Mod" cette année-là. Cette dernière désignation concernait les MiG-27D (Article 32-27) et M (Article 32-29) avant qu'ils ne reçoivent la désignation spécifique "Flogger-J" commune aux deux modèles. Une partie des "Flogger D/J Mod" provenait du 3.APIB de Krzywa en Pologne qui avait vu ses MiG-27 remplacés par des Su-24, devenant ainsi de fait le 3.BAP. Bien que de toute évidence basées sur la cellule du chasseur MiG-23, les versions dédiées à l'attaque au sol du "Flogger" avaient été pensées uniquement pour cette tâche. La premier modèle allant dans ce sens était le MiG-23B "Flogger-F" (Article 32-24) propulsé par un réacteur Lyoul'ka AL-21F de 7800 kgp à sec et 8900 kgp avec PC. Outre trois prototypes, ce sont seulement 24 exemplaires qui en furent fabriqués en 1972 en raison du manque de réacteurs AL-21F qui motorisaient également les Su-17 et les Su-24. Il fut suivi du MiG-23BN "Flogger-H" (Article 32-24B) motorisé par un réacteur R29B-300. Ce moteur fournissant 8300 kgp à sec et 11500 kgp avec la PC était adapté au vol à basse altitude. 624 "Flogger-F" furent produits à l'usine n°30 Znamya Trouda entre 1974 et 1985, essentiellement pour l'exportation. Dans l'aviation est-allemande, ce type d'appareil était en service au sein du JBG-37 "Klement Gottwald" basé à Drewitz (> Lien). Les équipements et les capacités d'emport des MiG-23B et BN étaient similaires. Jusqu'à trois tonnes de charges pouvaient être fixées sous sept points d'emport : un central sous le ventre, deux sous le fuselage avant (n°1 et 2), deux sous la partie fixe de l'aile (n°3 et 4) et deux sous le fuselage arrière (n°5 et 6 - bombes de maximum 250 kg ou fusées d'appoint) (> Lien). Deux points d'emport supplémentaires pour des réservoirs PTB-800 étaient disponibles sous la partie mobile des ailes calées à la flèche minimale de 16° comme sur tous les MiG-23 dotés d'une aile de type 3. Les bombes de 100 kg pouvaient être suspendues sous des lance-bombes multiples MBD2-67U à raison de quatre par pylône, soit un total de 16 bombes sous les points n°1 à 4. Des lance-bombes multiples du type MBD3-2UT-1 recevaient quant à eux deux bombes de 250 ou 500 kg, soit un total de 4 bombes sous les points n°3 et 4. La panoplie classique de roquettes non guidées S-5 était tirée depuis des conteneurs UB-16-57 ou UB-32A, tandis que les roquettes S-8 nécessitaient l'emport de conteneurs B-8M1. Une roquette de gros calibre S-24 pouvait occuper chaque point d'attache principal (n°1 à 4) (> Lien). Les avions étaient capables d'emporter une bombe nucléaire RN-40 de 30kt fixée à un pylône dédié BD3-66-23N attaché au point d'emport n°1 ou n°2 sous le fuselage. A titre d'exemple, le JBG-37 disposait de 21 pylônes de ce type. D'ailleurs, l'intégralité des MiG-23BN de l'unité - ainsi que les MiG-23BN bulgares et tchécoslovaques - étaient câblés et équipés des organes de contrôle adéquats pour l'emport d'armes nucléaires (panneau de contrôle nucléaire à droite de l'image ici > Lien). Les "Flogger" étaient d'autre part équipés d'un viseur PBK-3 leur permettant de larguer les bombes lors d'une ressource. Outre le canon ventral GCh-23L hérité de la version de chasse, il était possible d'augmenter la puissance de feu en ajoutant deux conteneurs canon UPK-23-250 approvisionnés à 250 coups (> Lien) fixés sous les points n°3 et 4. En outre, les MiG-23B/BN étaient aptes au tir de missiles air-sol Kh-23 et Kh-23M (> Lien). Le pilote dirigeait ces derniers avec un joystick monté sur le manche à balais via un système de guidage radio Del'ta-N puis -NM logé dans un carénage pointu fixé sous la partie fixe de l'aile à droite, comme sur les MiG-23UB. Pour l'autodéfense, deux missiles R-3S ou R-13M à guidage IR étaient susceptibles d'occuper les points n°1 et 2. La mise en oeuvre de tout cet armement était possible grâce au système de navigation et d'attaque Sokol-23N (d'où la désignation MiG-23BN) associé à un viseur optique ASP-17B, un collimateur S-17VG-1 et un télémètre laser Fon (Arrière-plan) (> Lien) caché derrière une vitre inclinée sous la partie inférieure de la pointe du nez. Ce dernier, d'une portée de 4 km, n'avait pas la capacité de désigner une cible. Juste au-dessus, formant la pointe, se trouvait l'antenne de réception du brouilleur SPS-141M ou 142 Siren'-FCh (Lilas) dont les antennes d'émission étaient logées dans deux carénages latéraux situés de part et d'autre du nez en bas, au niveau de la verrière. Un détecteur d'alerte radar SPO-10 Sirena-3M était également présent. Fin 1972, un nouveau prototype désigné MiG-23BM (M pour "modernisé") développé à partir du MiG-23B effectua son premier vol. Le développement de cet appareil allait donner naissance à l'appareil habituellement désigné MiG-27 "Flogger-D" (Article 32-25). En fait MiG-23BM et MiG-27 sont un seul et même avion. La désignation MiG-27 aurait été adoptée par les VVS après l'homologation de l'avion en 1975. La motorisation du nouveau venu était assurée par un réacteur R29B-300 comme le MiG-23BN. Mais si l'aspect extérieur du MiG-27 était fort semblable à celui du MiG-23BN dont il partageait le réacteur, c'est pourtant à ce niveau-là que l'identification de l'une ou l'autre version était décisive. Les MiG-23B et BN avaient en effet un réacteur muni d'entrées d'air à géométrie variable comme les versions de chasse, d'où la présence de grandes cloisons devant, tandis que le MiG-27 avait des cloisons fixes nettement plus petites. Cela avait pour conséquence une réduction de la vitesse maximale de Mach 2.35 à Mach 1.7, ce qui ne posait pas de problème vu le profil des missions. Les entrées d'air du MiG-27 étaient cependant légèrement plus grandes. Une autre différence apparaissait clairement au sol : le MiG-27 n'avait pas l'attitude fort cabrée des MiG-23B et BN en raison de l'inclinaison de son train d'atterrissage principal de 175 mm vers le bas. L'accélération au décollage était ainsi plus rapide grâce à la réduction de la traînée aérodynamique qui en résultait. Par ailleurs, les roues du train principal étaient plus grandes afin de faciliter les opérations depuis des terrains semi-préparés. Un nouveau système de navigation et d'attaque digital PrNK-23 remplaçait le Sokol. L'ensemble comprenait un ordinateur digital Orbita-10-15-23, un complexe de navigation KN-23 (qui pouvait servir de "backup" en cas de panne de l'ordinateur), et toujours le collimateur S-17VG, le viseur ASP-17 et le télémètre laser Fon. Le bombardement était possible en vol horizontal, en piqué ou en ressource notamment sur des objectifs pré-programmés invisibles. Le même nombre de points d'emport était conservé. Cependant, les postes n°1 et 2 du fuselage étaient désormais déplacés sous les entrées d'air. D'autre part, les verrous DZU-1 des points d'emport situés sur le fuselage arrière furent remplacés en cours de production par des modèles DZU-1A autorisant l'accrochage de bombes de 500 kg au lieu de 250.
Deux manières d'effectuer un bombardement en ressource illustrées dans une salle de classe du 19.GvAPIB. © Y.Rodine. Le canon ventral GCh-23L céda sa place à une arme plus puissante, le canon GCh-6-30A de 30mm dérivé d'une arme navale. Sa cadence de tir pouvait atteindre 5500/6100 coups à la minute et son magasin contenait 300 obus. Avec une telle puissance de feu et un recul de pas moins de 5500 kg, son adaptation au MiG-27 n'alla pas sans poser de problèmes, l'arme pouvant provoquer des dégâts sur l'avion lui-même. Une des mesures prises pour remédier aux problèmes consista à monter deux cloisons verticales de part et d'autre de la bouche du canon. Au choix, deux pods canon UPK-23-250 ou deux conteneurs SPPU-22-01 pouvaient prendre place sous les points n°3 et 4. Le SPPU-22-01 abritait un canon GCh-23L orientable vers le bas jusqu'à un angle de 30°. Outre les missiles Kh-23, Kh-23M et Kh-25MR, il était prévu que le MiG-27 puisse emporter le missile antiradar Kh-28 (AS-9 "Kyle") sous l'aile droite, tandis qu'un conteneur Metel'-A (Blizzard) de détection et d'identification des émissions radar était fixé sous l'aile gauche. Néanmoins, ce missile très volumineux n'entra pas en service au sein des unités de MiG-27 et les équipements déjà montés furent enlevés des avions. Le détecteur d'alerte radar SPO-10 était complété par un système SB-1 Bar'yer (Barrière) de détection et de localisation des radars travaillant dans l'hémisphère avant monté dans le nez. Cependant, il ne fut installé que dans les avions des premières séries car il ne donnait pas satisfaction et son panneau diélectrique fut remplacé par une tôle. En plus du complexe ECM SPS-141M/142, deux cassettes lance-leurres KDS-23 contenant six cartouches chacune (PPI-50 thermiques ou réflecteurs dipôles PRP-50) étaient logées à fleur, sur le dos de la section centrale du fuselage. Une autre cassette était logée dans le pylône central - le réservoir ventral devant avoir été largué avant de tirer les leurres. Les photos de MiG-27 de la 16.VA montrent toutes que les avions utilisaient le système SRO-2M Khrom Nikel' reconnaissable à trois petites antennes de taille décroissante situées sous le nez en guise d'IFF. Mais un manuel datant de 1979 consacré à l'Article 32-25 mentionne à la fois le SRO-2M et le SRO-1P reconnaissable à un antenne de forme triangulaire (1). Ce dernier équipait le MiG-27K étudié plus bas. Le MiG-27 était susceptible de décrocher en fonction de son angle d'attaque relativement à un régime de vol donné. Cela pouvait également affecter le bon fonctionnement du réacteur. Raison pour laquelle le pilote avait à sa disposition un indicateur d'angle d'attaque à aiguille UUA-1A bien localisé dans son champ de vision à gauche du collimateur ou contre le montant du parebrise, toujours à gauche. Deux lampes clignotantes fixées de part et d'autre du collimateur avertissaient le pilote quand il approchait de l'angle critique. Mais d'autres systèmes de contrôle automatique ont été ajoutés au fur et à mesure comme par exemple un mécanisme qui repoussait le manche vers l'avant si nécessaire. L'absence de radar sur les versions d'attaque au sol du MiG-23 avait permis d'augmenter la visibilité du pilote vers le bas en donnant une pente accentuée au-dessus du nez, ce qui leur valu le surnom de Outkonos (littéralement nez de canard - un autre surnom était "Gena, le crocodile," personnage populaire de bandes dessinées). C'est un total de 360 MiG-27 qui furent fabriqués à Irkoutsk entre 1973 et 1977.
"Kaïra"La version suivante du MiG-27 prise en compte par les VVS fut le MiG-27K (Article 32-26) initialement désigné "Flogger-J" par les occidentaux, puis finalement "Flogger-J2." Elle était basée sur un exemplaire de MiG-23BM modifié à titre expérimental appelé MiG-23BK qui s'envola pour la première fois le 30 décembre 1974. Celui-ci allait donner naissance à la version la plus aboutie de toutes les variantes du MiG-27, capable de mener ses attaques aussi bien de nuit que par mauvais temps avec de nouvelles armes de précision à guidage laser et des missiles antiradars. Ce nouvel avion sortait du lot grâce à un complexe d'acquisition et de suivi de cible innovant reposant sur un canal TV associé à un laser développé par le Bureau Central d'Etudes "Geofizika" de Moscou afin d'équiper aussi bien les Su-24 que les MiG-27. Le nouveau MiG-23BK, alias MiG-27K, tirait son suffixe K du nom de baptême Kaïra fort opportunément donné au complexe. Le Guillemot (Kaïra) est en effet un oiseau capable de voler en regardant vers l'arrière, tout comme le MiG-27K qui pouvait continuer de désigner sa cible en s'éloignant ! Le principe de fonctionnement consistait en une caméra TV assurant l'identification et le suivi de la cible, associée à un canal laser faisant office de télémètre et de désignateur de cible. L'optique TV (tube vidicon) fournissait une image de haute résolution convertie en signaux électriques. Le pilote pouvait permuter entre un objectif de 40 ou de 140 mm. Le canal TV du "Kaïra-23" affichait une image au contraste amélioré sur la console IT-23 (plus tard IT-23M) dans le cockpit, rendant l'identification de la cible possible dans de mauvaises conditions de lumière. Avec une arme à guidage laser, après que l'objectif ait été identifié et verrouillé par le pilote, l'ordinateur digital Orbita 20-23K maintenait l'illumination de la cible grâce au prisme gyrostabilisé commun au désignateur laser et à la caméra qui pouvait pivoter de 35° en azimut et de 160° vers le bas. Dans le cas d'une arme à guidage TV, le pilote, après avoir identifié la cible, activait le capteur de l'arme qui affichait alors une image sur l'écran IT-23. Dès lors que le point de visée avait été verrouillé par le pilote, l'arme pouvait être larguée sans qu'il soit nécessaire d'encore interagir. Le "Flogger-J2" était ainsi apte au tir d'une panoplie d'armes élargie aux projectiles à guidage laser telle que la bombe KAB-500L initialement développée pour le MiG-27K (2). La présence du complexe Kaïra se manifestait par une pointe de fuselage avant partiellement redessinée. L'optique de réception du télémètre laser 9P était logée sous l'extrémité du nez, abritée derrière un hublot de forme arrondie avec pour conséquence le relogement de l'antenne de réception du système de contre-mesures électroniques SPS-141M/142 dans un petit bulbe greffé sur la partie supérieure de la pointe avant. L'unité de visée 11S1 comprenant la caméra TV et le télémètre/désignateur de cible laser était rapportée en mentonnière dans un carénage muni d'un hublot de forme rectangulaire. Le collimateur tête haute S-17VG céda la place au modèle IPP-2-53, tandis que le système de radio-guidage Delta n'était plus monté sur les MiG-27K et le tir de missiles démodés Kh-23M et Kh-25MR nécessitait dès lors l'emport d'un pod externe fixé sous le point n°2. La caméra S-13 fixée à l'emplanture de l'aile gauche était également abandonnée. Restait cependant le dispositif standard SCh-45 qui prenait des vues du HUD au moment de la visée et du tir. D'un autre côté, un conteneur FKP-58 contenant une caméra et un enregistreur vidéo était fréquemment emporté en point ventral afin d'immortaliser le tir de missiles air-sol. Les verrous DZU-1A des lance-bombes situés sur le fuselage arrière furent remplacés par des modèles DZ-UM plus évolués. Fort logiquement, l'augmentation des capacités du MiG-27 s'accompagnait d'un système d'armes amélioré PrNK-23K avec un complexe de navigation à courte distance A-321 (RSBN Korall-I) et à longue distance A-720 (RSDN-10 Skip-2). Aussi, l'ensemble IFF SRO-1P Parol'-2D succéda-t-il au module SRO-2M Khrom en cours de production. L'emplanture de la partie fixe de l'aile avait été prolongée vers l'avant, formant un apex se terminant peu avant l'entrée d'air des réacteurs. Ceux-ci - communs aux MiG-27D et M étudiés dans la page suivante - étaient destinés à recevoir dans leur partie antérieure des antennes du système de détection et d'alerte radar SPO-15L Beryoza-L (Bouleau), une autre antenne étant située au sommet de la dérive. Ce faisant, l'apex améliorait les qualités de vol aux grands angles d'attaque - une configuration de vol qui posait un problème rédhibitoire avec la cellule du MiG-23. Le MiG-27K, de même que les modèles D et M, pouvait assurer son auto-défense à l'aide de missiles à guidage infrarouge R-60M "AA-8B Aphid-B." Ces derniers étaient généralement fixés à des rails P-62-II - prévus pour l'emport simultané de deux missiles - qui étaient attachés sous un pylône BD3-UMK au point d'emport n°3 ou 4. Il était possible d'augmenter le nombre de lance-leurres en ajoutant deux boîtiers BVP-50-60 sur le dos du fuselage comme cela s'est fait en Afghanistan. Cependant, rien de tel n'a jamais été observé sur les appareils des unités de chasse-bombardement de la 16.VA. Mais la prise en main fut difficile. Considéré comme trop compliqué pour le pilote moyen, la mise au point du "Kaïra" resta délicate au début et son poids était trop important. C'est ainsi que les plaques de blindage latérales du cockpit furent parfois démontées comme on peut le constater sur plusieurs images illustrant cette page. Un total de 197 MiG-27K ont été fabriqués à l'Usine n°39 d'Irkoutsk entre 1976 et 1982. On y produisait aussi les MiG-23UB et c'est également là que des MiG-27 furent convertis en MiG-27D comme nous le verrons plus loin. Ainsi, certains MiG-27K et MiG-27D ont reçu une seconde verrière peinte en trompe l'oeil derrière le cockpit afin de les faire passer pour des biplaces aux yeux des satellites inquisiteurs ! Les premiers MiG-27K de la 16.VA ont rejoint les rangs du premier escadron du 19.GvAPIB en 1980. Le 559.APIB prenait ses premiers exemplaires en compte en mars 1980 au sein du 1.AE comme semblent l'indiquer d'une part, une observation de la USMLM le 3 mars (livraison de cellules en caisses par un An-22) et, d'autre part, une observation de la MMFL le 20 mars (photos de "Flogger-J"). Le compte-rendu de la USMLM pour l'année 1980 met l'accent sur l'accroissement important du rééquipement des unités aériennes, qu'il s'agisse d'avions ou d'hélicoptères d'attaque. Il y est ainsi précisé que le nombre de "Flogger" (tous types confondus) est passé de 325 à 503 unités, tandis que les "Fitter" voyaient leur nombre augmenter de 165 à 229 unités, soit une augmentation globale pour les deux types d'appareils de 32%. Le même compte-rendu rapporte une évolution des tactiques d'attaque à basse altitude au-dessus des champs de tir, soulignant que la perception du pilote soviétique "rigide et sans imagination" n'avait plus lieu d'être. En 1987-88, les MiG-27K de Lärz ainsi que des appareils du 88.APIB, rééquipèrent les second et troisième escadrons du 559.APIB. Le cas du 911.APIB de Brand est particulier, puisqu'il ne rejoindra la RDA depuis Lida au Belarus qu'en 1989 avec seulement un escadron de MiG-27K, occupant la place laissée vacante par le 116.GvBAP parti avec Su-24M et bagages pour Ross également au Belarus (3) ! Le restant de l'unité aurait été complété avec des appareils de la 16.VA. Un nouveau tournant dans l'organisation des unités fut en effet pris en 1989 lorsque la structure standard des régiments d'aviation passa de 45 à 32 machines, engendrant un surplus d'appareils. Les biplaces d'entraînement, en l'occurrence les MiG-23UB en ce qui concernait les unités volant sur MiG-27, n'étaient pas compris dans ce décompte ! On notera également la même année la décision du Gouvernement soviétique de réduire son arsenal nucléaire tactique, la plupart des MiG-27 toujours en service se voyant retirer les équipements y afférent. De plus, le compte-rendu annuel de BRIXMIS pour 1990 rapporte qu'à partir du 14 novembre, vraisemblablement dans le cadre des accords "Conventional Forces in Europe" (CFE), le départ d'environ 80 avions incluant des "Fitter," "Frogfoot" et "Fulcrum" a été observé sans pour autant que cela ne fasse l'objet d'une annonce de presse de la part des autorités soviétiques.
notes
(1)
Le lent développement du système SRO-1P Parol' a connu une accélération après la défection de V. Belenko au Japon avec son MiG-25P le
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||