Les aérodromes soviétiques de R.D.A. étaient essentiellement d'anciennes bases aériennes
de la Luftwaffe qui furent aménagées, agrandies et modernisées en fonction de l'évolution des
appareils et des doctrines d'emploi (pistes en dur; rallongement de ces dernières; aménagement des taxiways;
aires de dispersion; hangarettes blindées; dépôts pour munitions nucléaires etc.).
Ainsi, les vieilles infrastructures héritées de la Luftwaffe nazie telles que certains
hangars, les tours
de contrôle ou encore les bâtiments de la zone vie étaient toujours en place et
opérationnelles, même si leur aspect extérieur laissait parfois à désirer aux yeux
d'un occidental. Il existait de rares exceptions comme à Tutow, où la plupart des
bâtiments dont la tour de contrôle étaient de construction récente. Les aérodromes
de Allstedt, Brand, Cochstedt, Gross Dölln, Mahlwinkel et Sperenberg furent quant à eux construits après
1945.
Outre les champs de tir de la Mer Baltique (voir > Les remorqueurs de cibles),
plusieurs polygones de tir air-sol étaient à disposition des appareils du Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne
pour le bombardement, le tir de missiles air-sol (1) ou le tir canon.
De plus, les appareils du GSVG survolaient également les terrains d'entraînement terrestres de l'Armée Soviétique (sans
nécessairement faire usage des armes) lors
de grands exercices telles que les manoeuvres "Zapad" (Ouest) ou à l'occasion d'exercices spécifiques.
Le champ de tir air-sol le plus connu était situé près de Wittstock
(2) - il était appelé à l'Ouest Gadow-Rossow, du nom des deux villages
proches du polygone.
Un aérodrome factice de type OTAN
(qui présentait certaines similarités avec Bitburg AFB en République Fédérale d'Allemagne) avec une piste de 2800 mètres de long,
ses taxiways et ses aires de dipersion avait été tracé sur le sol. Des avions déclassés vraisemblablement en provenance
d'Allemagne mais peut-être également d'URSS,
y avaient été amenés afin de servir de cible. Seuls quelques Yak-27 et surtout des MiG-17 - ces derniers aux couleurs de la défunte
organisation paramilitaire du DOSAAF (3) - y ont été observés lors des dernières
années de présence des troupes russes. Ces cellules ont ensuite été transferées à Rangsdorf pour y être détruites.
Rendez-vous sur cette page pour télécharger
trois fichiers Google Earth qui vous permettront de localiser et visualiser les
aérodromes, les pistes d'autoroute, l'espace aérien avec ses zones interdites par exemple au-dessus des champs de tir et plus encore.
Un conseil, ne vous pressez pas et choisissez bien les options à afficher, sinon vous serez submergés d'informations.
Téléchargez ce fichier intitulé "wittstock_range" pour Google Earth
montrant l'emplacement des différentes cibles et
bâtiments situés sur le champ de tir de Wittstock, ainsi qu'une superposition de la base de Bitburg - fichier créé
par Manfred Bischoff.
(1)
Des campagnes de tir de missiles air-sol bons de guerre avaient lieu généralement une fois par an pour chaque unité - les observateurs occidentaux ont noté
l'emploi régulier de missiles air-sol à partir du milieu des années 80.
Toutefois, seuls les missiles à guidage laser ou radio étaient tirés sur les territoires du pacte de Varsovie.
Ainsi, le polygone de Wittstock n'était homologué que pour les missiles Kh-25L/ML et Kh-29L/T à guidage laser et radio (Su-17, Su-24, Su-25 et MiG-27)
ainsi que pour les missiles à guidage radio Kh-23/M (Su-17M3, Su-24 et MiG-27).
Le tir de missiles anti radar nécessitait un déploiement en Union Soviétique pour utiliser des polygones de tir dédiés
tels que celui de Telemba près de Tchita. (2) Le polygone de Wittstock devait à l'origine être repris par la Bundeswehr.
L'opposition de la population locale a finalement abouti au retrait de ce projet au cours de l'été 2009.
Reportage photo ici. (3)Dobrovolnoe Obchtchestvo Sodeistviya Armiy Aviatsiy i Flotou, ou
Société de Volontaires pour la Coopération avec l'Armée, l'Aviation et la Marine.