PC volants
Deux autres variantes particulières du Mi-6A équipaient les forces d'aviation terrestre du GFSA.
La première de ces versions était désignée Mil Mi-6A VKP (VKP pour Vozdouchniy Kommandniy Pounkt ou poste de commandement aérporté), soit le "Produit" izd.50A VKP.
Le "Hook-B," tel qu'il était identifié par l'OTAN, fut développé par la Branche de Gestion des Equipements (ORO) du centre de maintenance de Konotop (ARZ.535).
Le travail de transformation débuta sur un Mi-6A fin 1972 - 36 machines neuves seront ensuite modifiées à Konotop.
Le Mi-6VKP était conçu pour le commandement au combat d'une armée interarmes ou d'une armée aérienne.
L'usage de tels appareils permettait pas exemple d'assurer la continuité du commandement avec les troupes en mouvement, de créer de nouveaux canaux de communication inconnus de l'ennemi,
de coordonner les préparatifs d'une frappe nucléaire tactique ou encore de remplacer un poste de commandement terrestre détruit.
- 3 ensembles (1) radios HF R-111 travaillant entre 20 et 52 MHz pour communiquer Certains émetteurs permettaient de mettre en liaison plusieurs canaux simultanément sur une seule fréquence (multiplexage ou téléconférence). Un système IFF SRO-2M "Khrom-Nikel'" assurait l'identification de l'hélicoptère par les forces amies. Outre les six membres d'équipage de conduite, trois opérateurs radio et deux officiers occupaient la partie avant de la soute, tandis que la section arrière dite "salon" était séparée par une cloison et accueillait les officiers d'état-major en charge du commandement > Photo. Enfin, derrière une autre cloison, se trouvait un espace de stockage et une partie des équipements électroniques. Diverses publications affirment que le Mi-6VKP ne pouvait assurer sa mission qu'une fois posé au sol. Deux mâts téléscopiques étaient stockés en position horizontale, attachés aux supports latéraux du train d'atterrissage, de chaque côté du fuselage. Lorsque le Mi-6VKP s'était posé dans sa zone d'opération, ils étaient détachés et haubannés au sol avec des antennes montées à leur sommet. Il a été rapporté que ces mâts pouvaient atteindre jusqu'à 19,5 mètres de haut. Trois supports repliables dans lesquels il était possible d'enfiler une antenne étaient également attachés au fuselage derrière la porte avant gauche. Il y avait de plus à cet endroit, deux prises sur les flancs du fuselage pour y raccorder des câbles d'antennes. Il semble néanmoins plus que probable que cet hélicoptère pouvait assurer sa mission également en plein vol. Il est clair que certaines des antennes montées sur la poutre de queue qui sont décrites plus bas, auraient eu un rendement des plus médiocres au sol. Le réseau électrique de l'hélicoptère avait été adapté pour supporter les nombreuses radios, mais c'est le groupe électrogène standard AI-8 du Mi-6A qui assurait leur alimentation au sol. Lors des opérations en vol, l'endurance était limitée par la capacité des batteries. Ce type de "Hook" était aisément identifiable grâce aux quatre grosses antennes lames installées en couronne tout autour de la poutre de queue devant les stabilisateurs horizontaux (les formes et le nombre de ces antennes pouvait varier en fonction des équipements emportés) et à une grande antenne tubulaire en forme de U placée sous la poutre > Photo. Des antennes filaires étaient également tendues sur les flancs du fuselage > Photo. La plupart du temps, le réservoir de kérosène auto-obturant monté sur le flanc droit était absent; en revanche, on trouvait un carénage présentant une prise d'air en avant de l'emplacement habituel de ce réservoir. Il s'agissait d'un chauffage au kérosène de type KO-50, celui-là même que l'on retrouvait sur le flanc avant-droit des Mi-8 et des Mi-10K. Il avait pour tâche de veiller au confort des occupants et des équipements de l'hélicoptère en hiver. Le système de chauffage et de ventilation standard des Mi-6 était en effet insuffisant, même pour les pilotes eux-mêmes. Les Mi-6VKP photographiés en RDA semblaient tous équipés du KO-50, ce qui n'était pas le cas pour l'entièreté de la flotte de "Hook-B". D'autre part, un petit réservoir supplémentaire dont la fonction exacte reste à découvrir, était fixé à l'arrière du fuselage tribord. On trouvait parfois derrière ce réservoir un peu plus haut, une bande rectangulaire de couleur rouge (> Photo) vestige d'anciens marquages standards qui semblent n'avoir jamais été appliqués que rarement (voir ce manuel > Lien). Les appareils bort nomer 50 (> Photo) et 53 du 113.OSAE en étaient pourvus. Une douzaine de "Hook-B," à raison d'une ou deux machines par unité, était répartie dans les escadrons autonomes de combat et de contrôle (OVE BU) affectés aux cinq armées terrestres soviétiques stationnées en RDA, ainsi qu'à la 16.VA.
La seconde variante spéciale du "Hook" présente en Allemagne était l'izd. 50AYa ou Mil Mi-6AYa (Ya pour Yakhont ou Rubis - soit la suite de radios et systèmes associés embarqués),
également désigné Mi-6VzPU (VzPU pour Vozdouchniy Pounkt Oupravleniya - poste de contrôle aérien) ou encore
Mi-6BUS (Bortoviye Ouzly Svyazi - noeuds de communication embarqués).
Cet autre poste de commandement aéroporté - développé par le Bureau d'études de Mil' et construit à l'usine de Rostov - destiné au contrôle d'une armée
interarmes comme le "Hook-B," fut mis en service en 1975 sous la désignation militaire de Mi-22, alias "Hook-C."
Le Mi-22 exercait sa fonction en vol et au sol.
La suite de communication "Yakhont" améliorait la gestion des systèmes et l'automatisation tout en utilisant simultanément
davantage de canaux de communication (> Photo).
L'électronique faisait cette fois partiellement appel aux semi-conducteurs.
C'est système IFF "Parol'" qui permettait de signaler le Mi-22 aux troupes amies.
- 3 demi-ensembles (1) de radios HF R-111 travaillant entre 20 et 52 MHz pour Le Mi-22 se distinguait particulièrement du Mi-6VKP par la discrétion de ses attributs visibles. Ainsi ses seules différences externes majeures avec la version de transport standard "Hook-A" résidaient dans la localisation sous son fuselage de plusieurs petites antennes et d'une grande antenne lame placée sur la partie antéro-supérieure du fuselage. Le Mi-22 était également utilisé comme poste de commandent au sol : deux mâts courts et un long étaient attachés respectivement à gauche et à droite du fuselage, sur les jambes du train d'atterrissage. Il n'y avait pas de groupe de démarrage AI-8 à bord. C'est en effet un groupe auxiliaire TA-6 qui le remplaçait et assurait aussi l'alimentation électrique des équipements de communication. Le TA-6 qui était une turbine utilisée comme groupe auxiliaire de puissance sur d'autres machines telles que l'Il-76 ou le Tu-154, permettait d'alimenter les radios aussi bien au sol qu'en vol. Contrairement au groupe AI-8 qui était monté sur la face interne de la porte de soute gauche, la turbine TA-6 était fixée sur la porte droite. Les Mi-22 jouissaient d'un système d'air conditionné amélioré capable de traiter la partie salon et les équipements. Ainsi, l'unité KO-50 était absente et le réservoir de carburant standard était monté sur le flanc droit du fuselage. Une bande rouge était susceptible d'être peinte sur le fuselage arrière droit comme sur les Mi-6VKP > Photo. Les quelques rares exemplaires de "Hook-C" répertoriés en Allemagne étaient déployés aux côtés des Mi-6VKP au sein des mêmes unités, chaque type d'hélicoptère ayant ses spécificités.
Ouvrons une parenthèse pour expliquer la pléthore de désignations relatives aux postes de commandement volants. Ces appareils comprenaient un compartiment de commandement (VzPU ou VKP) et un ou plusieurs postes de communications (BUS), ce qui explique les différentes terminaisons utilisées pour distinguer une seule et même machine. Ces termes n'étaient donc pas spécifiques à un type précis de matériel embarqué comme par exemple une suite de communication "X." EpilogueSi le successeur du Mi-6 volait depuis le début des années 80, la production et la livraison des Mi-26 ne se déroula qu'à un rythme lent et en
quantité limitée (seulement 150 machines auraient été prises en compte). Oranienburg avait été retenue pour être la première base à l'étranger où
ce nouveau modèle d'hélicoptère devait être déployé de manière permanente. Le personnel du 239.OGVP aurait été informé du futur rééquipement de l'unité
avec des Mi-26 au début des années quatre-vingt dix et sa reconversion était imminente. With special thanks to Valeriy Belichenko for his unstinting help.
notes(1) La notion d'ensemble radio complet impliquait généralement la présence de deux radios identiques, tandis qu'un demi-ensemble était composé d'une seule radio. Un demi-ensemble ne pouvait travailler que dans une direction, tandis qu'un ensemble complet fonctionnait dans deux directions ou pouvait faire office de relais. Un système à canal unique composé de deux demi-ensembles pouvait fonctionner en mode duplex. Des demi-ensembles multi-canaux fonctionnaient dans deux directions ou en mode relais.
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