Quelques hélicoptères stationnés à Parchim arboraient cet emblème symbolisant
l’Armeyskaya Aviatsiya. © H.Mambour.
Trois types de formations étaient alors en ligne :
Le processus de réorganisation commencé en 1987 au sein du GSFA n'aboutit pas à sa conclusion finale en raison de la chute de l'Union Soviétique et du retrait d'Allemagne.
Nous pouvons maintenant estimer que les plans originaux visaient à affecter à chaque division blindée ainsi qu'à chaque division d'infanterie motorisée son propre régiment
d'hélicoptères. Le capitaine Youri Koulikov qui servit avec le 241.OVE OP à Hassleben de 1983 à 1987 déclarait en 2006 : "Notre escadron d'hélicoptères était assigné à
la 39ème Division d'infanterie motorisée de la garde (GvMSD) stationnée à Ohrdruf. Notre mission était de fournir un appui feu à la 39.GvMSD aussi bien en phase offensive
qu'en phase défensive. L'entraînement au tir se faisait avec la mitrailleuse, des roquettes et des bombes sur le champ de manoeuvre d'Ohrdruf. Le tir réel avec des
missiles antichar avait lieu au champ de tir de Wittstock. Nos commandants d'escadron furent les lieutenant-colonels Skibine, Proskournich et Troubine.
Je commandais un équipage
et pilotais un Mi-24V. A côté des Mi-24 de combat et des Mi-8 de transport, nous avions également des postes de commandement Mi-8 et Mi-9. Les Mi-2 furent retirés du service en
1987. Notre escadron était composé de trois groupes (zveno), chacun constitué de deux paires (para) d'hélicoptères. Le concept et le développement des unités de l'Aviation de
l'Armée prévoyait un équilibre des forces en Europe. Le nombre d'hélicoptères d'attaque dans les divisions de l'OTAN était d'environ 200 machines (sic). Nous n'avions cependant qu'un
escadron d'hélicoptères (OVE OP) par division de combat terrestre. L'objectif était par conséquent d'organiser plusieurs régiments sur base des escadrons d'hélicoptères déjà en service.
Mais comment et où obtenir autant d'hélicoptères et de pilotes ? Et avec le début de la perestroika, tout s'est écroulé." Rien qu'en RDA, ce plan concernait 20 divisions
et autant de régiments d'hélicoptères de combat. En plus des cinq régiments d'hélicoptères de combat (OBVP) déjà attribués au niveau commandement des cinq armées stationnées en RDA,
la flotte d'hélicoptères aurait dû être composée de plus de 1600 machines, ce qui n'était absolument pas réalisable. Aussi, les soviétiques durent improviser en amalgamant les
OVE OP déjà existantes (3).
Héritière d'une structure constituée dans le contexte de la Guerre froide, l'Aviation de l’Armée de terre soviétique puis russe en Allemagne était dotée d'un nombre d'appareils et d’unités considérable. Dans le cadre de l'unification allemande et du retrait inéluctable, elle opéra une nouvelle rationalisation de l'implantation géographique de ses régiments et escadrons, par concentration des unités et suppression de la plupart de leurs détachements. En 1991, au moment du début du processus de retrait général, les cinq armées terrestres russes en Allemagne, les 1ère et 2ème Armées blindées de la Garde (Gvardeiskaya Tankovaya Armiya - GTA), les 8ème et 20ème Armées interarmes de la Garde (Gvardeiskaya Obchevoïskovaya Armiya - GOA) et la 3ème Armée interarme "de choc" (Obchevoïskovaya "Oudarnaya" Armiya - OA), contrôlaient chacune deux régiments autonomes d’hélicoptères, de structure et de dotation très différentes (voir > Ordre de bataille de l'AA). Le premier de ces régiments que nous qualifierons de type 1, était un régiment d'assaut et de combat (OBVP). Il était constitué de trois escadrons, aux dotations homogènes, structurés en deux escadrons d'attaque formés de cinq pelotons (Zveno) de quatre Mi-24D/V/P “Hind-D/-E/-F” chacun, soit un total d'environ quarante hélicoptères et d'un escadron d'assaut, formé par cinq pelotons totalisant 20 machines. Deux pelotons de ce dernier escadron étaient composés de 4 Mi-8TV "Hip-E" chacun, deux autres pelotons utilisaient 4 Mi-8T "Hip-C" chacun (plus tard remplacés partiellement par des Mi-8MT et des Mi-8MTV-2 "Hip-H"), tandis que le dernier peloton mettait en oeuvre deux Mi-8VzPU "Hip-D" ainsi que deux autres variantes spéciales du Mi-8T (4).
Le second régiment de type 2, était un régiment plus spécialisé de combat et de contrôle (OVP BU). Sa mission était le soutien direct des forces terrestres
de l'Armée à laquelle chaque régiment était attaché, en se déployant de manière autonome au plus près des unités à appuyer.
Il était, lui aussi, constitué de trois escadrons mais aux dotations
hétérogènes et théoriquement similaires, composés chacun de deux pelotons de quatre Mi-24D/V/P “Hind-D/-E/-F” d'attaque;
deux pelotons de quatre Mi-8T/TV/MT/MTV-2 “Hip-C/-E/-H” d'assaut; d'une paire de Mi-24R “Hind-G1” de reconnaissance
nucléaire bactériologique et chimique; d'une paire de Mi-24K “Hind-G2” de reconnaissance et de contrôle d'artillerie; d'une
paire de Mi-8VzPU “Hip-D” (poste de commandement volant) ou de Mi-9 “Hip-G” (poste de commandement volant et déployable au sol). Si l'on ajoute aux dotations de ces diverses unités de l’Armeyskaya Aviatsiya en RDA, les hélicoptères de l'escadron spécialisé de Cochstedt, ceux de l'escadron basé à Sperenberg et les quatre escadrons du régiment de transport et d'assaut d'Oranienburg (toutes unités directement subordonnées au QG de la 16.VA), on atteint le nombre impressionnant d'environ 600 appareils. Lorsque l'on sait que la puissance de feu d'un régiment d'hélicoptères de combat standard était supérieure à celle d'un régiment de chasseurs-bombardiers sur MiG-27 “Flogger” ou Su-17 “Fitter”, on imagine aisément la menace que ces unités faisaient planer sur les forces de l'OTAN. L'Aviation de l'Armée de terre soviétique en Allemagne orientale présentait un degré de standardisation remarquable. Elle alignait ainsi à peine quatre modèles d'hélicoptères de base différents : des Mi-2 “Hoplite”, Mi-6 “Hook”, Mi-8/9 “Hip” et Mi-24 “Hind”. Les hélicoptères n'étaient pas les seules machines volantes mises en oeuvre par l'Armée Soviétique. Chaque armée disposa en effet entre 1980 et début 1988 d'un escadron autonome d'avions de reconnaissance sans pilote. Voir > 3.4 Reconnaissance et Guerre Electronique, partie 8. With thanks to Stefan Büttner for the additional information about the AA reorganization. notes(1)
La désignation OVP ou OBVP est souvent rencontrée pour désigner une même unité, ce qui sème la confusion.
Il existait bien des OVP qui,
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