Bill Burhans a servi comme officier de renseignement avec l'Equipe Air (Air Team) de la USMLM de Juillet 1971 à Juin 1975.
Il est revenu en 1979 pour commander le Détachement n°16 du 7113ème Escadron d'activités spéciales (soit l'Equipe Air), partant à regret
au début du printemps 1980, après un désagréable incident commandité par les Soviétiques en Décembre 1979.
L'une de ses premières sorties en 1971
avait pour objectif le champ de tir de Wittstock, où il eu l'occasion d'assister à des bombardements en ressource
(LABS) à l'aide de bombes nucléaires factices. Une expérience qui devait se révéler inoubliable...
Afin de déterminer de quelle manière les unités aériennes soviétiques fourniraient un support aux
unités du Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne en cas de conflit, il était très important pour
les militaires chargés de la collecte du renseignement assignés à l'Equipe Air (soit la section de l'USAF
opérant au sein de la United States Military Liaison Mission opérant en Allemagne de l'Est),
d'observer les tactiques que les unités la 16ème Armée Aérienne employaient. L'un des meilleurs moyens
pour accomplir cette tâche était de surveiller l'entraînement des équipages soviétiques lors de leurs
missions exécutées au-dessus des nombreux champs de tir de RDA.
Le site bien connu de l'un de ces champs de tir se trouvait à quelques kilomètres au sud-est de la ville
de Wittstock, entre les petites villes de Gadow et Rossow. Nous avions constaté grâce à des observations
aériennes que les Soviétiques avaient essentiellement copié la disposition de la base américaine de
Bitburg en Allemagne de l'Ouest. C'est pour cette raison que nous appelions également le polygone de
Gadow-Rossow du nom de "Bitburg-Est" [Polygone de Wittstock pour les soviétiques].
Comme cela était le cas pour tous les principaux champs de tir ainsi que pour les grandes zones d'entraînement,
"Bitburg Est" était protégé par une grande zone interdite permanente (ZIP). Il y avait un emplacement favori que
les Equipes Air aimaient utiliser afin de couvrir les activités aériennes de cet important champ de tir.
De nombreux bois étaient situés dans cette zone particulière, rendant ainsi possible l'approche de cet objectif sensible.
Il fallait pouvoir entrer dans le secteur sans avoir été repéré, pénétrer dans les bois et trouver un point
d'observation (OP) adapté. Mais comme cette zone était régulièrement fréquentée par les Missions militaires
de liaison alliées, le personnel de la Stasi spécialement affecté à leur surveillance vérifiait systématiquement
l'endroit chaque fois que la présence d'une mission de reconnaissance était signalée dans la région.
Cet avion était très bas, je dirais à environ 300 mètres. Nous l'avons regardé alors que le pilote tirait sur le
manche pour entamer une montée verticale jusqu'à une altitude d'environ 4000 mètres avant d'effectuer un Immelmann
et de sortir de la zone dans la même direction que celle qu'il avait prise pour engager l'objectif. Cette attaque
s'avéra être la première d'une série de huit ou dix d'après mes souvenirs.
Après que le premier appareil se soit éloigné, nous nous sommes tous préparés à voir davantage d'activité.
J'occupais une position à 90° par rapport à l'objectif et je regardais sur ma droite en attendant l'appareil suivant.
Mon intuition était correcte - tous les "Fitter-B" suivants suivirent la même trajectoire que le premier en venant de la droite
vers la gauche, et exécutèrent une manoeuvre de bombardement en ressource (Low Altitude Bomb System - LABS),
telles que celles exécutées pour larguer une bombe nucléaire tactique.
- Bitburg East > ICI
- On peut voir brièvement une explosion nucléaire simulée à 5'06" sur cette
video consacrée au Su-17
- Courte video montrant un Su-7 avec une bombe IAB-500 >
Lien ou à télécharger > ICI.
Toutes ces armes étaient extérieurement similaires - voir > Les armes spéciales, partie 1.
- Les bombes IAB-500 toujours en usage en 2020 : photo d'un Su-30SM armé > lien.