Un officier instructeur de la Bundeswehr spécialisé dans le système "Improved Hawk" et souhaitant rester anonyme
commente : "Globalement, cette tactique aurait pu être couronnée de succès. Mais à quel prix? De nos jours, ce type
d'opération serait plus difficile à accomplir, les différents sites de défense antiaérienne étant bien reliés entre eux
alors que la portée du Hawk amélioré a été considérablement augmentée [déjà au cours des années 70]. Un nombre beaucoup plus
important d'attaquants serait nécessaire. Mais le pacte de Varsovie avait mis en service de nouveaux missiles
antiradars qui furent améliorés pour suivre l'évolution du système d'arme Hawk. Une grosse lacune du Hawk est toujours
[restée] le petit nombre de cibles [une seule à la fois] qui peut être traitée par un radar illuminateur [HPIR].
Le mode LASHE (Low Altitude Simultaneous Hawk Engagement - engagement
simultané à basse altitude de missiles Hawk) qui fut introduit avec le PiP 3 (Product Improvement Plan 3 - plan
d'amélioration du produit n°3), permettait de faire face aux attaques de saturation (1).
Je suis très surpris de l'attaque
contre trois sites seulement. Un bataillon Hawk était composé d'un QG [BOC] et de quatre batteries." Les aspects techniques de la méthode LABS ne sont pas très connus. A titre d'exemple, nous allons exposer ici les procédures utilisées par les régiments de chasseurs-bombardiers Su-7. Les informations relatives à ce sujet furent rassemblées au début des années soixante-dix grâce à des défecteurs tchécoslovaques et soviétique (Y.Lvoitch du 497.IBAP - voir > Les armes spéciales). Une attaque LABS était plus sécurisante pour le pilote car, dans certains cas, il pouvait larguer la bombe bien avant d'atteindre la zone de la cible et commencer une manoeuvre d'éloignement alors que son projectile n'avait pas encore percuté le sol. Nous ignorons si des bombes nucléaires freinées par parachute auraient été utilisées lors de telles attaques. Afin de réaliser ce type de mission, un Su-7 devait être équipé d'un pylône dédié de modèle BD3-56FN sous le fuselage du côté gauche ainsi que d'un viseur spécial de bombardement. Ce dernier était appelé PBK (Pritsel dliya Bombometaniya s Kabrirovaniya ou viseur de bombardement en tanguage). Les calculateurs du système étaient logés dans le nez, derrière le télémètre SRD-5, tandis que le boîtier de contrôle était fixé en haut du tableau de bord, à gauche du viseur tête haute ASP-5. Pour attaquer un objectif précis, le trajet à suivre, l'altitude de vol et le schéma d'approche finale de la cible devaient être calculés avec précision. L'attaque devait donc se faire depuis une direction et à une vitesse prédéterminées. Lorque l'appareil se trouvait bien calé par rapport aux paramètres indiqués par le PBK, la bombe était larguée automatiquement lors de la ressource. Il était possible de lâcher un projectile sous un angle de 45, 90 ou 110°, l'angle de prédilection semblant être 45°. En effet, la distance moyenne parcourue par une bombe larguée sous ce angle était de 7 kilomètres.
Lorsque cela était possible, une balise radio était déposée par un hélicoptère avant la cible. Cette balise constituait
alors le point initital (IP) depuis lequel l'assaut final était donné. Un interrupteur sur le boîtier PBK permettait de
sélectionner un assaut visuel (VIZ - point initial visuel) ou automatique (MARKER - balise radio). La vitesse devait à ce
moment précis être d'environ 1050 km/h, tandis que l'altitude devait se situer entre 30 et 100 mètres. Le cap suivi devait
quant à lui correspondre à celui qui avait été prédéterminé pour l'attaque. Ces paramètres étaient les mêmes pour toutes
les versions du Su-7 et de son successeur, le Su-17. L'altitude était contrôlée avec l'altimètre, alors que la déviation
de cap était indiquée par des flèches rouges (gauche, droite) lumineuses au bas du boîtier PBK. La distance parcourue depuis
le point initial ne pouvait dépasser 20 km. En mode automatique, un indicateur lumineux vert situé sur le module PBK
s'allumait après un laps de temps précis, signalant au pilote le moment où il devait mettre les gazs à fond et tirer sur le
manche pour entamer sa ressource sous un facteur de charge situé entre 3.5 et 5.5 G. Ce laps de temps devait être calculé
- selon les paramètres de vol sélectionnés - et introduit dans le calculateur du PBK au sol, avant le vol. La bombe était
ensuite larguée automatiquement sous l'angle prédéterminé. Si une attaque en mode manuel était nécessaire, le point
initial ne pouvait être manqué. L'horizon artificiel et l'accéléromère devaient être constamment consultés. Une approche
standard se déroulait avec les ailes horizontales ou inclinées entre 5 et 30°. La bombe était larguée manuellement selon
les informations fournies par le viseur tête haute. - Courte video montrant un Su-7 avec une bombe IAB-500 à télécharger >ICI notes
(1)
En mode LASHE, le radar illuminateur aurait pu traiter 6 objectifs en même temps soit douze par batterie (car deux radars illuminateurs par This chapter is an expanded adaptation of a text included in the article entitled 'Sowjetische Atombomben
in Europa - Ein Kapitel aus dem Kalten Krieg' by Stefan Büttner, published in the September 2008 issue of Fliegerrevue
Extra 22 (See Multimedia section).
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