Les Mi-4 de série pouvaient recevoir 16 hommes de troupe ou 8 civières ; une "jeep" GAZ-69 ou deux motos M-72 avec sidecar et 5 hommes de troupes ; un canon de campagne avec
ses servants et les munitions ou deux mortiers de 82 mm avec leurs servants et 7 caisses d'obus. D'autre part, un crochet était prévu pour transporter sous élingues une charge de 1300 kg.
A l'instar des Mi-1 et Mi-2 qui ont été déclinés en différentes variantes (voir > 4.2 Les Mi-2 "Hoplite"), les Mi-4 connurent de nouvelles déclinaisons
dont la finalité fut reprise et développée avec son successeur, le Mi-8. Peu de choses sont connues sur la carrière du Mi-4 au sein du GFSA.
Cependant, il est certain que tout ou partie des versions décrites ci-dessous furent déployées en RDA.
Le Mi-4A (1956) de transport militaire était bien évidemment le plus répandu. Les hommes de troupe embarqués pouvaient tirer par des ouvertures pratiquées dans les hublots.
Les Mi-4A étaient également susceptibles d'être convertis en poseur de mines simplement en démontant les portes de soute arrière
en forme de demi-coquilles
et en y installant un système de dépose de mines VMR-1 utilisant un tapis roulant. L'extrémité du système de dépose dépassait à l'extérieur de la soute, l'hélicoptère
volant à basse vitesse et à quelques dizaines de centimètres d'altitude lors des opérations de minage.
Le Mi-4AV (Vooroujenniy - Armé) est entré en service en 1968, bien que les premières expérimentations armées du "Hound" débutèrent dès 1958, quand différents
armements et configurations furent testés. Le Mi-4AV utilisait le système d'armes K-4V. Un râtelier accommodant trois pylônes BDZ-57KRV était attaché de chaque côté du fuselage.
Cette structure était à l'origine fixée avec des boulons explosifs, mais cette solution ne fut pas retenue en unité. La panoplie d'armements disponible était la suivante :
De plus, quatre missiles antichar 9M17M Falanga (AT-2 "Swatter") pouvaient être accrochés à des pylônes additionnels (deux de chaque côté) fixés au-dessus de l'armement standard.
Selon les procédures officielles, le pilote-navigateur était responsable du lancement des missiles en utilisant un viseur optique de type 9Ch121; le commandant de bord (pilote) tirait les
roquettes non guidées S-5 à l'aide d'un viseur repliable PKV; c'est le technicien de bord qui mettait en oeuvre la mitrailleuse montée en gondole, dans laquelle il prenait place allongé.
Ce dernier larguait également les bombes à l'aide d'un viseur OPB-1R situé lui aussi dans la nacelle ventrale. Mais souvent, c'est le pilote-navigateur qui effectuait le bombardement à vue.
Ce sont seulement 185 exemplaires du Mi-4A qui furent convertis en versions armées. Sans doute la sous-motorisation de cette machine une fois lourdement armée
(l'autonomie passait de 455 à 340 km) et la prochaine entrée en service du Mi-8 furent-ils des facteurs déterminants à cet état de fait. Ces hélicoptères ne sont
pas à confondre avec les appareils en service avec d'autres nations comme les
Mi-4V
tchécoslovaques équipés de quatre pylônes au total et qui pouvaient emporter 16 tubes lance-roquettes
RM-130-4 permettant de tirer autant du fusées de 130 mm ou de plus classiques pods UB-16-57.
Le Mi-4GR (1963) était équipé d'un complexe d'écoute et de relais radio Grebechok-3 (Crête de coq). Ce type d'appareil fut probablement déployé en un très petit nombre
d'exemplaires si l'on en juge par la faible quantité de Mi-8 qui furent par la suite convertis pour mettre en ouvre le Grebechok-5. Contrairement aux
Mi-8R et au Mi-10GR
qui étaient équipés de radômes repliables, le Mi-4GR avait de plus petites antennes sous le nez et l'arrière
du fuselage.
Le Mi-4TARK (Televizionniy Aviatsionniy Razvedyvatel'niy Kompleks ou Complexe de reconnaissance aérienne par télévision) était une variante de réglage d'artillerie et
de reconnaissance développée en 1963-64.
Les premiers postes de commandement volants soviétiques opérationnels sont également entrés en scène au début des années
soixante.
Les Mi-4KK (aussi désignés Mi-4VKP - Vozdouchniy Kommandniy Pounkt ou poste de commandement aérporté) étaient des postes de commandement mobiles qui n'étaient opérationnels qu'une fois
posés au sol. Outre la présence d'antennes supplémentaires sur le fuselage, ces machines se distinguaient par des mâts d'antennes destinés à une utilisation terrestre, attachés sur le flanc droit
du fuselage. D'autre part, il n'y avait pas de gondole ventrale (> Photo).
Les Mi-4KU (Mi-4VzPU - Vozdouchniy Pounkt Oupravleniya ou Poste de contrôle aérien) étaient quant à eux des postes de commandement volants
destinés au contrôle des unités aériennes supportant les forces terrestres. Le système POuNAV "Kengourou" équipait cette dernière variante dépourvue de gondole ventrale.
Enfin, le Mi-4S (Salon) - cette version était-elle munie de hublots rectangulaires ? - jouissait d'un intérieur de type VIP pour six personnes et d'une suite de communications plus élaborée.
Cette modification du "Hound" était utilisée pour le déplacement des officiers supérieurs. Trois appareils de ce type auraient été basés à Sperenberg au milieu des années 60
(1).
Les appareils pour lesquels ne figurent aucunes remarques sont supposés être des Mi-4A.
Les Mi-4 n°36 et 37 auraient été équipés du système "Rym-B" inconnu. On ne distingue rien de particulier sur la photo du n°36 >
ici.
Les b/n 38 et 39 équipés du système "Kengourou" étaient sans doute deux machines différentes, à savoir un Mi-4KK et un Mi-4KU.
On remarquera la présence de 3 machines dites "Salon." Le témoin a ajouté la mention "équipé de sièges" pour le n°28. Peut-être
s'agissait-il d'un Mi-4A ordinaire aménagé avec des sièges normaux plutôt que des banquettes. Cela était peut-être le cas pour les deux autres, à moins qu'il ne se soit
agi de modèles dédiés à hublots rectangulaire - on notera le n°01 qui se distinguait des autres par son code hors séquence.