Bill Burhans a servi comme officier de renseignement avec l'Equipe Air (Air Team) de la USMLM de Juillet 1971 à Juin 1975. Il est revenu en 1979 pour commander le Détachement n°16 du 7113ème Escadron d'activités spéciales (soit l'Equipe Air), partant à regret au début du printemps 1980, après un désagréable incident commandité par les Soviétiques en Décembre 1979. Il nous relate ici une mission de routine à Altenburg qui donna un résultat inattendu. Le 16 mars 1973, la mission du jour consistait à vérifier et observer toute activité aérienne pouvant se dérouler depuis l'aérodrome d'Altenburg, où se trouvaient stationnés les chasseurs-bombardiers MiG-21SMT "Fishbed-K" du 296ème Régiment d'aviation de chasse. Nous avions, le Sergent Nick Netter et moi-même, progressé prudemment dans la zone très tôt dans la matinée et nous étions assez confiants quant au fait que nous n'avions pas été vus ou suivis aux approches du terrain. C'était en principe une journée de vol habituelle pour ce régiment et les prévisions météorologiques étaient bonnes. Nous avions choisi un point d'observation (OP) dans un verger de cerisiers situé sur une colline, juste au bord du village d'Oberleupten, à environ quatre kilomètres au SE de la ville d'Altenburg. Pour autant que nous pouvions en juger depuis ce point d'observation, rien de particulier ne se deroulait sur l'aérodrome. Alors que nous restions en alerte en surveillant les alentours afin de contrer toute activité hostile, nous avons remarqué que notre Ford Bronco avait une drôle d'allure : il était incliné selon un angle important pour quelque raison. La roue arrière droite s'était enfoncée dans du terrain très mou et le pneu descendait progressivement de plus en plus profondément dans la terre. Lentement mais sûrement, le véhicule basculait ! Je m'appuyai sur l'avant pour tenter de le garder horizontal et Nick pris rapidement le volant, démarra le moteur et commença à faire bouger doucement le Bronco d'avant en arrière afin de libérer la roue. Pendant que nous nous sortions de ce mauvais pas, nous remarquâmes un individu qui nous observait depuis le coin du bâtiment le plus proche. Il pouvait tout aussi bien s'agir d'un villageois curieux que d'un "mouchard" de la Stasi. Nous discutions si il représentait une menace suffisante pour que nous évacuions les lieux, quand le son des réacteurs se fit entendre. Nous décidâmes d'attendre pour voir ce qui allait se passer, tout en étant parés à battre en retraite rapidement si la situation le justifiait. Selon une prodécure habituelle, nous choisissions toujours un OP qui offrait plusieurs voies d'évacuation en cas de nécessité. Comme nous étions à un point situé 220 mètres au-dessus du niveau de la mer à 1,5 km du bout de piste (la base était à 190 mètres de hauteur), nous avions une vue plongeante sur l'aérodrome. C'est pour cette raison que nous avions choisi cet emplacement et aussi à cause des vents dominants. Si les vols devaient commencer, les avions atterriraient en venant de notre gauche, au-dessus de nous, face au vent. La balise d'approche interne étant proche (environ 800 mètres), les appareils en finale seraient à basse altitude, approximativement à 180 mètres. Nick et moi étions impatients de voir la suite. Naturellement, nous nous attendions à voir les avions au roulage venant dans notre direction jusqu'au point d'inspection finale, pour ensuite décoller en s'éloignant de nous. Mais ce ne fut pas le cas ce jour-là : trois groupes de trois avions chacun ont roulé vers l'extrémité NE de la piste pour décoller vent dans le dos, vers le SO, où nous étions. Ensuite, deux autres groupe de trois appareils suivirent immédiatement mais décollèrent cette fois vers le NE, face au vent. Ces 15 avions répartis en sections de trois, soit un des trois escadron de ce régiment de chasse (1), quittèrent la base en 11 minutes. Ils rentrèrent 40 minutes plus tard pour atterrir au SO. Nous furent les premiers membres du personnel du Air Team de la USMLM à assister à cet aspect important d'un exercice de défense typique, l'évacuation d'un aérodrome par une unité complète afin d'éviter la destruction au sol lors d'une attaque ennemie imminente...
notes
(1) Le 296.IAP était une unité de chasse ayant une capacité de frappe nucléaire tactique.
Voir > Les armes spéciales.
Le régiment est devenu une
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