Il était une fois le 9 novembre 1989...
Ce jour-là, le mur de Berlin s'effondrait, engendrant une situation totalement nouvelle qui allait bouleverser
la vie de millions de personnes et très accessoirement offrir des opportunités aujourd'hui encore presque incroyables
aux aérophiles occidentaux!
Quelques semaines plus tard, en effet, les premières rumeurs - fondées - qui faisaient état de la possibilité d'approcher
et même de photographier les appareils de l'aviation militaire est-allemande, commencèrent à circuler. Il n'était toutefois
pas (encore) question de rôder autour des bases aériennes soviétiques de RDA, car sinon «ils tiraient» prétendait-on !
Cependant, courant 1991, il était devenu clair que cette éventualité s’était à son tour transformée en réalité. Une
poignée de spotters pionniers (bien entendu majoritairement Hollandais) avait commencé à sillonner le territoire de la
RDA tandis que sortaient de l'ombre les amateurs locaux. De premières et surprenantes photos de MiG-25 et
de Souhkoï apparaissaient çà et là, prises autour de bases dont les noms comme les localisations exactes nous étaient
inconnus ou sinon tout au plus, associés à la défense aérienne du IIIè Reich.
N’ayant pas été capables de saisir l’opportunité est-allemande par manque de clairvoyance et d’audace, encore
handicapés que nous étions par nos inhibitions héritées de la Guerre froide, il était temps de se réveiller en allant
enfin photographier les MiG, Soukhoi et autres Antonov ornés d’éclatantes étoiles rouges; autant d’appareils mythiques
que nous avions tendance à délaisser tant ils étaient inaccessibles auparavant. Ce fut également l’occasion d’archiver
les cimetières d'avions est-allemands et leurs centaines d'appareils alignés sur leurs lignes de vol désormais silencieuses.
Le premier voyage fut une véritable révélation. Résultat, l'ex-RDA devint pendant trois ans notre terrain de chasse
favori pour ne pas dire exclusif et ce jusqu'en mai 1994, date du départ d'Allemagne des dernières unités aériennes
soviétiques devenues entre temps russes.
Un constat s'impose : peu d'aérophiles ont finalement réagi à cette opportunité unique, du genre de celles qui ne se
présentent qu'une seule fois dans une vie. Tant pis pour eux, car en ce qui nous concerne, nous n'hésiterons pas à dire
qu'il y a désormais une différence entre ceux "qui y ont été et les autres". En effet, par-delà le hobby et à travers la
découverte de cette autre Europe et de ses habitudes, c'est notre façon de voir la vie et le monde en général qui a changé.
Quelques mois après la fin de cette épopée, mon compère Jean-Luc Debroux et moi-même avons réalisé une série d'articles
pour le magazine aéronautique français "Air Zone". Ces derniers, publiés dans les huit premiers numéros de la revue,
relataient par le menu l'histoire des dernières années de la présence de l'aviation soviéto-russe en Allemagne orientale.
Le contenu de ce site était au début basé sur cette série d'articles. Toutefois, il faut reconnaître que ces derniers sont maintenant obsolètes.
Le site a depuis considérablement évolué. En effet, jamais autant d'informations nouvelles n'ont été diffusées que depuis le
retrait du dernier soldat russe d'Allemagne. Et gageons que ce n'est pas encore terminé. Ce site restera ainsi en
constante évolution et de nouvelles sections y seront ajoutées régulièrement.
D'autre part, tous commentaires ou corrections même portant sur des points de détail en apparence insignifiants
sont attendus avec intérêt.
Si vous avez vécu cette aventure personnellement ou si vous disposez d'informations, voire de documents sur le sujet,
n'hésitez pas à me contacter. Votre contribution à la mise à jour de ce site sera toujours la bienvenue.
Hugo Mambour, septembre 2009 |