De tous les régiments de la 16.VA, le 20.GvAPIB basé à Gross Dölln, non loin de Templin, est celui qui m'a le plus marqué. La première rencontre avec ce régiment et la garnison a eu lieu à l'automne 1989, lorsque le
487 ovp B i U (2) a déménagé de l'aérodrome de Prenzlau à Gross Dölln. Dans un premier temps, avant même le changement, j'ai, en tant que membre des groupes opérationnels
de contrôle de l'aviation de la 20è Armée interarmes de la garde (20.GvOA), été chargé de préciser les aires de stationnement des hélicoptères du régiment et un certain nombre de questions liées aux activités sur le nouvel
aérodrome (sécurité des hélicoptères, logistique, périodes de vol etc.). Ensuite, j'ai rencontré pour la première fois le commandant des gardes, le colonel Tamarovski V. V. et son adjoint pour les services techniques de
l'aviation (IAS), le lieutenant-colonel Gladytchev V. Ya. A partir de ce jour et jusqu'à la mi-1993, j'ai souvent eu à visiter cet aérodrome, d'abord en tant que chef adjoint IAS de la 20.GvOA, puis en tant qu'ingénieur
en chef de la 16.VA, spécialiste avions et moteurs (SD) (3). Mais j'ai surtout admiré le commandant des gardes !
Un pilote merveilleux, un Dieu comme on dit dans l'aviation ! Excellent organisateur, il a réussi à captiver ses adjoints, les commandants d'escadrons et d'escadrilles, puis une partie importante (sinon la totalité) du
régiment avec ses projets et ses pensées créatives. La garnison et l'aérodrome étaient situés dans une vaste zone forestière, où la ville allemande la plus proche était à au moins vingt kilomètres. Mais les militaires et
leurs familles n'en souffraient pas car ils avaient toujours des activités. Les épouses préparaient des spectacles amateurs locaux. Les sports étaient tenus en haute estime dans la garnison : des championnats, des jeux sportifs
et d'athlétisme étaient régulièrement organisés. Je n'avais jamais vu une telle saturation d'événements sportifs dans un camp militaire auparavant, ni pendant mon service au GSVG en 1969-74, ni dans les garnisons d'Extrême-Orient.
Comme dans toute unité aérienne, les vols passaient avant tout. Mais avec Tamarovski, ces derniers étaient toujours effectués dans un contexte tactique en cherchant à améliorer les compétences des pilotes, ingénieurs,
techniciens, officiers, membres du personnel et spécialistes des unités de soutien. Et tout se déroulait avec un plaisir visible et un dévouement total !
L'infrastructure de l'aérodrome doté de deux pistes était propice aux procédures d'évacuation d"urgence. En cas d'attaque, les aérodromes auraient en effet été parmi les premières cibles. Valeri Vladimirovitch a pu ramener
le laps de temps nécessaire au décollage des trois escadrons du régiment à une demi-heure à partir du moment où l'alarme était donnée, alors que la norme était d'une heure et demie ! (4)
Le décollage simultané par sections depuis la piste principale de 3500x80 mètres d'un escadron d'aviation est un spectacle vraiment envoûtant ! Mais seul le commandant des gardes savait quels obstacles il devait franchir
pour mener l'entraînement au combat du régiment, comme lui l'entendait ! Les gardes s'appliquaient à améliorer leurs compétences militaires sur les polygones et les champs de tir en tirant, bombardant et lançant des missiles
et le slogan "Chaque bombe et chaque projectile - sur la cible !" était d'actualité. A son arrivée, le régiment était invariablement le meilleur de la 16.VA et pas seulement. Voici la déclaration d'un des participants du site
Forumavia sous le pseudo AFL : "Le 20 apib était l'un des plus performants pour l'entraînement dans l'aviation de première ligne de l'armée de l'air de l'URSS. Dommage qu'il ait été dissous."
Mais son désir d'excellence en tout exigeait la même chose de tout le personnel, pilotes et techniciens. Et ils ont suivi. Je l'ai bien vu en constatant le travail du personnel technique du régiment dirigé par le
lieutenant-colonel Vladimir Yakovlevitch Gladychev. Le chef de l'IAS, pas pressé, même parfois me semblait-il, lent, jouissait d'une autorité et d'un respect incontestés de la part de tout le régiment. Ses décisions
équilibrées étaient compréhensibles par tous et exécutées sans délai.
Lorsque j'ai visité le département technique du régiment pour la première fois, j'ai été frappé par l'atmosphère de son bureau - celle chaleureuse
d'un appartement confortable avec des fleurs sur les rebords des fenêtres et des rideaux joyeux aux fenêtres. Lors des contrôles de l'IAS, les évaluateurs de la division, de l'armée ou du groupe ne donnaient que d'excellentes
notes.
La disponibilité des différents services a permis de ne pas consacrer trop de temps à la préparation du retrait. En 1993, l'essentiel de l'équipement était prêt pour le chargement, même si le régiment était parmi les
derniers à partir : les avions en avril 1994 et le reste en mai-juin. Dans tout mon service précédent, je n'ai rien vu de tel dans un régiment ou un seul escadron. Il y avait quelque chose de similaire dans un détachement
autonome d'hélicoptères du corps des chemins de fer à Tchegdomyne, servant à la construction de la branche est du BAM (5).
Mais le colonel Filimonov n'avait pas plus d'une centaine de personnes sous ses ordres, huit hélicoptères Mi-8 et une douzaine de véhicules spéciaux différents, tandis qu'ici, c'était toute une garnison ! Il est regrettable que tous les commandants de division et d'armée ne partagaient pas les visions et les actes du colonel V.V. Tamarovski. Non, Valeri Vladimirovitch n'a violé aucun règlement (s'il avait essayé, il aurait été démis de ses fonctions !). Mais ce que lui et ses subordonnés ont fait a été cause de peur et d'anxiété. Décoller en formation zveno (6) ? Pourquoi, alors que vous pouvez le faire en solo ou au pire par paire ! Voler jusqu'au champ de tir sans être repéré par les radars de "l'ennemi" - pourquoi prendre de tels risques ? Voler en formations serrées par paires ou en escadrille - peu sûr ! Et il y avait suffisamment de tels écarts pour que la sécurité des vols soit un soucis. Mais la meilleure sécurité est un avion bâché au sol, dans un abri aux portes closes ! Pour certains, la 16.VA était une académie d'entraînement au combat, pour d'autres, cette perspective même les faisait trembler.
La nature créative du colonel Tamarovski et de ses équipiers a d'abord abouti à la célèbre photographie prise par son ami photographe allemand, puis au film "Tout le monde va au combat !" Ces initiatives ont été accueillies
favorablement, mais pas nécessairement par tout le monde. Mais les années ont passé, et la photographie ainsi que le film sont restés comme un hommage aux glorieux gardes du 20è ! Non seulement ceux qui ont servi dans cette
garnison ne seront pas oubliés, mais aussi les pilotes du 730.APIB. Après avoir décollé de leur aérodrome de Neuruppin, ils ont atterri pour faire le plein et sont repartis le lendemain, pour rentrer en Russie. Pour accueillir
les avions à leur arrivée, Valeri Vladimirovitch avait aligné tout son régiment avec les unités de soutien en grande tenue et la bannière du régiment ! Ils ne l'oublieront jamais ! [Dans le film "Tout le monde va au combat"
à 44'41"].
Et son idée, en collaboration avec les dirigeants allemands locaux, d'organiser des journées portes ouvertes dans sa garnison avec une démonstration de compétitions d'avions et de voitures de course sur la piste ! Compétition
de voitures de sport non seulement entre elles, mais aussi avec le Su-17 ! (7). Il serait un grand commandant sans l'effondrement de l'Union soviétique ! Bien que la
question soit ouverte, car il était très indépendant !
Le colonel Tamarovski n'est pas parti avec son régiment, mais un an plus tôt pour être muté dans la région de Vladivostok, où il a terminé son service militaire. Mais il n'a pas quitté l'aviation pour autant, prenant la
tête du DOSAAF dans le Primorskiy Kraï (Kraï de Primorie) (8). Oui, la terre russe est riche en héros et en talents ! Valeri Vladimirovitch est l'un d'entre eux !
VladimirK49. Adapté du texte original (> Lien).
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